vendredi 27 septembre 2013

Poivre et sel


 
















Lui, est élancé et se tient droit comme un « I ». On le sent solide et fiable. Un roc, un de ceux sur qui on peut toujours compter en cas de coup dur.
Elle, plus petite et plus délicate, donne l’impression d'avoir été quelques fois chahutée par la vie. 
Lui, est un peu rustique, mais ça et là, une pointe d’élégance classique montre qu'il sait faire preuve d’une classe folle lorsqu'il le faut.
Elle, est raffinée avec une touche d’originalité toute personnelle dans son allure. Et on perçoit tout de suite qu'elle a connu les fastes des grands jours en d'autres temps. On la sent habituée au luxe, on la devine même un peu frivole et capricieuse parfois.
Malgré leurs différences, ils forment un beau couple et tous deux ont une belle âme, taillée dans le bois le plus dur. Suprêmement élégants, ils portent toutefois ça et là quelques griffures, marques de longues années passées à servir. 
Lui est un moulin à poivre Peugeot de la fin du XIXe en bois et argent.
Elle est une salière, 
ex-moulin à poivre, devenu moulin à gros sel. Recouverte d’argent ciselé, elle est sortie des mêmes ateliers que lui quelques dizaines d'année plus tard.
Elle les a trouvés par hasard chez un collectionneur et a été tout de suite séduite par ces témoins d'un savoir faire plus que centenaire. Et leur beauté s'accordait si bien ensemble qu'elle les a emportés tel un trésor afin qu'ils reprennent du service dans sa maison de Bretagne. 
 
 
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jeudi 19 septembre 2013

Le bouquet









Le mariage précédent a du retard. Sur le parvis de l'église d'Amou, il règne une atmosphère d'effervescence joyeuse et un peu désordonnée. Les mamans sont forcément un peu nerveuses. Le temps tiendra-t-il ? Dorothée a-t-elle bien récupéré les paniers de pétales de fleurs ? Mais où est donc Alban, le témoin du marié ? On doit lui remettre sa boutonnière et il n'est pas là. Seul, le prêtre, un parent du futur marié, est imperturbable et reste serein.

L'église se vide enfin, dans une cacophonie débraillée et bruyante. Et puis, catastrophe ! On apprend que la future mariée a oublié son bouquet à la maison, à quarante cinq minutes d'ici. Pas le temps de retourner. Alors, vite, vite, une des mamans se précipite vers les fleuristes. Ils sont en train d'installer dans l'église les jolies compositions bucoliques prévues. Il va falloir improviser. Mais ce sont est de vrais professionnels. Quelques paniers sont dégarnis ça et là et un charmant bouquet est créé en quelques minutes. 

Enfin la voiture de la future mariée arrive. Ils se sont arrêtés chez le fleuriste local et ont, eux aussi, fait faire un bouquet. Vite, vite, la maman prend le ruban rouge du bouquet numéro deux. Elle le noue autour de la composition assemblée hâtivement par le fleuriste officiel. Un dernier ajustement aux plis de la robe et tout est prêt. Le prêtre leur fait signe. L'orgue entonne la musique choisie. Le futur marié entre au bras de sa mère. Un temps d'arrêt. Toutes les têtes se tournent. La future mariée sourit, elle est heureuse. Elle entre, gracieuse et élégante, au bras de son père qui, lui, est tendu comme un arc, et se dirige vers l'autel. Et elle tient fermement à la main son troisième bouquet de mariée.

calligraphie : clarencenalpas@gmail.com


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mardi 17 septembre 2013

Noces de perles


 

 


 

 

 

 

 

 

 

Il y a trente ans, souvenez-vous...

 

Ce jour-là il pleuvait mais chacun de vous épousait la perle rare dont il était amoureux...
Précieuse et difficile à obtenir, différente et unique, chaque perle a sa couleur propre et une forme tout à fait exceptionnelle. C'est ce qui fait le charme des ces trois décennies passées ensemble.
Et si les perles ne tournent pas rond parfois, l'essentiel reste bien qu'elles tournent toujours ensemble et dans la même direction.
C'était il y a trente ans... nostalgie heureuse...