mercredi 13 novembre 2013

Deux sœurs

 Elle ne connait pas leur âge. Voulant les décrire, on parlerait peut-être de deux vieilles dames. En fait, non, pas de deux vieilles dames. Ni de deux dames âgées. Cela ne leur correspond pas. Et puis pourquoi serait-on toujours défini par rapport à son âge ? Juste de deux dames alors.
Toujours élégantes, elles n'ont pas abdiqué les couleurs. Les roses, les bleus vifs et les rouges ne leur font pas peur. Accessoires clinquants, boucles d’oreilles rutilantes et étincelantes non plus. L'ensemble est toujours de bon goût et jamais vulgaire. Alors, quand elle pense à elles, c'est en couleur, jamais en taupe ou en couleurs d'automne.

 
Mais il n'y a pas que cela. De ces deux sœurs émanent aussi une certaine joie de vivre et une indulgence paisible envers les autres. Et aujourd'hui, en cette troisième journée de la gentillesse, elle pense à elles. Car ces sœurs gaies et pimpantes et qui ont un sens de l'humour certain mais jamais méchant, sont gentilles. Pas niaises, ni Bisounours. Simplement gentilles, dans le sens de bienveillance serviable. C'est assez rafraichissant dans ce monde de cynisme de bon ton. Où le besoin faire des bons mots, de faire rire, même en faisant grincer des dents, étouffe dans l'œuf toute aspiration à la gentillesse. Pas facile de lutter et d'être simplement gentil alors.
Emmanuel Jaffelin dit dans son petit précis sur la gentillesse que c'est une « vertu chaude et caressante ». Et c'est probablement pour cela qu'elle a toujours plaisir à parler à ces deux sœurs. Après, elle se sent toujours bien.
 
À lire : Petit éloge de la gentillesse d'Emmanuel Jaffelin


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