dimanche 20 novembre 2011

Intouchables intouchés.

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Histoire d'une sucession de rendez-vous manqués.

C'est le film du moment alors, comme tout le monde, elle a envie d'aller le voir. Mais elle n'aime pas aller au cinéma seule et Mari Chéri est sans arrêt en déplacements. 
Elle décide d'y aller avec une amie et achète ses tickets sur le net. Puis l'amie appelle pour dire qu'elle est malade et la sortie est annulée. Elle a juste le temps de se faire rembourser ses billets.
Pas grave, comme elle se rend à Paris, elle ira avec un des ses enfants. Le rendez-vous est pris un soir. Mais voilà, ils ne sont pas les seuls à avoir eu la même idée et n'ont pas pensé à réserver. C'est la veille d'un long week-end et les bornes de billets à Châtelet/Les Halles sont prises d'assaut. Ils patientent mais juste avant leur tour, apprennent que les deux salles dans lesquelles le film passe sont complètes. Déçue, elle rentre surfer sur le net.
Mari Chéri finit par rentrer des Amériques lointaines et le film passe toujours dans sa ville, encore une fois dans deux salles. Cette fois-ci, prévoyante, elle achete ses places à l'avance. Ils se présentent donc à l'heure dite pour enfin voir ce film tant désiré. La salle est déjà complètement pleine, il reste bien deux fauteuils de libres mais distants de plusieurs rangées : « Allez dans la salle 6, il y a encore des places » leur dit un employé. 

Vite, vite, ils y courent et trouvent deux fauteuils côte à côte. Ouf ! Les pubs passent puis le film commence... Carrée dans son fauteuil elle s'apprête à savourer ce film bien mérité. Elle va enfin le voir. Les images commencent à défiler, Honk kong, Chicago... Le doute s'installe. Raaaagh ! Mais que fait Matt Damon dans son film ?! Noooon... l'employé s'est trompé de numéro, elle est en train de regarder Contagion ! Mais ce n'est pas cela du tout qu'elle voulait. Donnez-lui son film !

Finalement, découragée, dépitée et désbusée, elle renonce pour la soirée à courir après ce fauteuil roulant qui lui échappe sans cesse et regarde comment un virus tueur essaie de décimer la moitié de la population de la planète.

A ce jour, elle n'a toujours pas vu son film mais elle espère toujours.


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vendredi 18 novembre 2011

Grains de sable...

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C'est l'époque des prix littéraires : Goncourt, Renaudot, Fémina... alors nous les trouvons dans les librairies avec le bandeau rouge. Et puis, bientôt, on pourra les télécharger. Car on lit de plus en plus sur écran.

La frontière entre le virtuel et le réel s'amenuise. Pourtant, le papier a des atouts que n'a pas, et que n'aura jamais le virtuel. Il manque aux livres électroniques tout le côté émotionnel et sensoriel de son homologue papier. On peut imiter le bruit des pages que l'on tourne mais il manquera toujours le touché et l'odorat. On ne peux reproduire l'odeur du livre, ce parfum d'encre fraîche qui nous faisait aimer la rentrée et les livres neufs. On ne peut remplacer l'émotion qui vous saisit lors qu'on ouvre un livre oublié et que l'on le feuillette pour retrouver les passages aimés, ou encore lorsqu'on respire cette odeur un peu renfermée caractéristique des livres des maisons de vacances ou achetés dans les brocantes .

Un ebook qui tombe, c'est une catastrophe, au mieux une grosse peur, au pire des milliers de mots qui s'éparpillent à jamais sur le sol et la carte de crédit qui reprend du service. On ne peux le balancer négligemment au fond d'un sac ou d'une valise. Lorsque que le livre papier tombe, ce n'est jamais très grave. Quelque fois, il s'ouvre tout seul à la page où se sont coincés des grains de sable, et on se rappelle  la plage de X où on a été follement amoureux, ce bel été là. Ou encore on retrouve comme marque-page une carte d'embarquement d'un vol pour des vacances lointaines. 

L'ebook n'aura jamais cette dimension émotionnelle du livre. Chaque livre papier est unique et a sa propre identité, chaque livre papier enferme un histoire, des vies qui tiennent dans notre main. L'ebook est une bibliothèque à lui tout seul et cet immense avantage pour le savoir devient un handicap pour nos émotions. Car si l'ebook est pratique, il est aussi impersonnel et froid. Alors s'il complète le livre papier, il ne peut le remplacer.

Des grains de sable dans un ebook, c'est un désastre, mais des grains de sable dans un livre, ce sont des émotions et n'est-ce-pas le propre de l'homme ?

 

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vendredi 11 novembre 2011

Du rose sur fond gris.

Du rose sur fond gris

Paris, par un lugubre matin de novembre.

Un des ces matins où on souhaiterait bien rester sous la couette. C'est un jour férié et on n'a pas trop de raisons de se lever. Calé au fond du lit on souhaite que la journée passe bien vite car tout est gris : le ciel est gris, les immeubles sont gris et c'est gris dans sa tête. Mais par la force de l'habitude et parce qu'on a toujours été raisonnable et sage, on finit par se lever. Maussade, on se traîne jusqu'à la salle de bains. Pfff, quelle tête on a ! Et puis en passant devant le balcon, on voit du coin de l'oeil une tache rose. On s'approche, pas très bien réveillé tout de même et, oui... on ne s'est pas trompé, une des jacinthes que l'on a plantée au printemps refleurit. Petite et rabougrie mais définitivement fleurie. Alors on contemple cette petite fleur qui se s'est trompée de saison et on se dit que tout va décidément bien mal : la crise grecque, la crise italienne, la crise espagnole... si en plus, la nature s'y met !

Quand même, on repasse devant le balcon et on regarde à nouveau cette toute petite fleur de printemps... et puis... on ne sait pas... il semble alors que le ciel n'est plus tout à fait gris, que la ténacité de cette petite fleur à survivre nous réconforte, on pense à Wall-E... l'esprit vagabonde. Et finalement, c'est avec un air décidé que l'on prend son portable et on que l'on appelle des amis pour aller au cinéma et passer la soirée ensemble.

La petite fleur, elle, continue son bonhomme de chemin, mais on attendra qu'elle gèle pour la remplacer et planter de nouveaux bulbes de printemps.  

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