À Melbourne le spectacle est vraiment dans la rue. Dans le CBD (central district business) c'est plus raisonnable, mais partout ailleurs c'est un peu la folie. Nous sommes ici au bout du monde, et on a l'impression que les codes qui nous régissent (et nous emprisonnent quelque fois) depuis des générations ont été jetés à la mer. Et comme l’héritage des melbourniens est majoritairement anglais, le résultat est un peu déjanté parfois. Alors il ne faut pas toujours chercher l’harmonie et l’esthétisme classique. Non, il faut regarder et en prendre pleins les yeux.
Ici les jupes sont courtes, très courtes. Ainsi celle de ces deux jeunes filles qui montent dans le tramway. Elles sont habillées pour sortir. L’éternelle petite robe noire pour l'une d'elle... enfin, non, pas tout à fait. Style année 60 relooké. Elle arrive à peine à mi-cuisse. Depuis la ceinture, le dos est entièrement en tulle transparent noir. Le devant de la robe est noir mais une large bande de tulle au milieu fait que le tout est très indiscret. Avec ses bottines noires l’ensemble est esthétiquement discutable mais surtout la robe est très très audacieuse. Il est sept heures du soir, nous sommes lundi c’est l’heure où tous le monde sort pour dîner. Dans un autre pays, sous d’autres latitudes toutes les têtes se tourneraient. Ici, non, les gens continuent à discuter tranquillement, sans remarquer autrement la tenue de la passagère. Tolérance ou indifférence ? Tolérance, semble-t-il car les australiens sont très amicaux et, loin de l'indifférence morose des parisiens, engagent facilement la conversation avec de parfaits inconnus, dans le bus ou ailleurs.
Mais le melbournien parfois donne vraiment l’impression de s’habiller le matin au hasard, selon ce qui lui tombe sous la main. Et comme, ici les quatre saisons peuvent alterner dans la même journée (comme à Londres, dit-on), tout le monde n'est pas forcément en phase. Et on voit des assemblages curieux, un jupon en tulle avec des bottes fourrées, une couronne de fleurs en plastique sur des cheveux bleus (si, si, c'est vrai, elle l’a vu !), des collants opaques brillants avec des dessins flamboyants sur une jupette de polyester transparente… Elle voit une jolie fille qui passe avec une jambe entièrement tatouée. Car les jambes, les bras, les cous, les mains sont tatoués. Cette mode du tatouage est une déferlante à Melbourne. Ce n’est pas réservé à une population marginale et personne ne s’étonne.
Mais là, elle vous laisse, elle vient de trouver un autre vélo tricoté et doit prendre des photos.
Have a good one, mate !
Crédits photos : Marguerite Legros
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