mercredi 22 juin 2011

Visite...

 

Baumelesmessieurs

 

Bistrot du château de Germigney. Il fait beau, c'est le premier jour de l'été. Un petit verre de Crémant rosé l’étourdit et elle a l'impression d'être dans un décor de carte postale : les nappes à carreaux rouges et blancs, les fleurs et la verdure de la placette, l'église et ses vieilles pierres juste à côté et les rives de la Loue qui servent de toile de fond. Elle écoute distraitement le patron qui leur parle de friture d’ablettes en admirant le paysage.

Baume Les Messieurs. Quelques touristes déambulent dans la rue qui traverse le village. Vieilles pierres et fleurs sont encore au rendez-vous. En contrebas, on aperçoit un petit potager bien rangé avec ses grosses feuilles de rhubarbe qui désorganisent la symétrie des carrés. C'est calme et paisible. Ils sont dans ce qu'on appelle la France profonde. Condescendance amusée et sourire supérieur de celui qui ne sait plus vivre sans le haut débit. On rit souvent des accents de terroirs très prononcés. Mais ici, on se sent un peu en dehors du temps, ou plutôt dans un temps retrouvé. Ce temps chacun possède en propre mais que la société et la ville volent parfois. Oui, c'est cela un temps retrouvé et qui n'est pas tarifé comme ailleurs.          

La campagne défile, c'est très vert. Ce n'est plus le vert tendre du printemps mais le vert plus dense et plus solide de l'été.

 Château-Chalon. Ils goûtent du vin, impossible de faire autrement. Fière de sa région, une jolie et coquette grand-mère leur demande d’où ils viennent. Elle ne veut pas qu'ils en repartent sans en avoir admiré toutes ses merveilles. Ils sont sauvés de l'histoire locale par son petit fils qui la tire par la main et veut la sortie promise.

 Leur promenade de provinciaux dans leur campagne se termine, ils rentrent en se promettant de recommencer bientôt.

 

 

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jeudi 16 juin 2011

Les résultats...

attente1

Un mois avant, elle a passé les écrits des concours et c'est le jour des admissibilités. Depuis le matin, la mère est fébrile. Ce n'est pourtant pas le premier enfant qui subit ce genre d'épreuves mais chaque fois, c'est la même chose.

Dans sa poche, le "plop" du portable annonce tout d'un coup un message. Maladroite et gauche dans son impatience, elle le sort et découvre un  premier résultat : admissible. Elle se dit alors que sa fille aura au moins cette école ! Elle renvoie un texto de félicitations mais se fait rembarrer par retour car il ne faut pas risquer de saturer sa ligne, il y a encore cinq autres résultats à venir. Frustrée, la mère envoie un mail. Elle veux partager, savoir, être avec elle. Et qu'ont fait les autres ? Ces charmants garçons qui sont venus réviser à la maison ? Et cette jeune fille à qui j'ai parlé l'autre jour ?  Et où es-tu ? Comment te sens-tu ? Mais non, il ne faut pas être envahissante, elle saura tout en temps utile. Alors elle attend. "Plop" : un autre résultat tombe. Sa fille doit être contente car il y a trois points d'exclamation au message. Pourtant elle avait dit qu'elle ne voulait pas aller dans cette ville. "Plop": un troisième résultat positif. La mère commence à être un peu rassurée. Mais il manque les résultats les plus importants, ceux que sa fille veut vraiment réussir. Il faut encore attendre. 

Plus de message... la mère s'inquiète. Son fils l'appelle, elle a échoué au concours qui lui importait le plus. Et sa fille ne voit plus que cela, et non sa formidable réussite aux autres écoles, juste cet échec qui devient gigantesque, énorme et envahissant au point de bloquer son horizon. C'est son premier échec et c'est dur.

Allez, il faut sécher ses larmes et repartir, ce n'est pas fini, il y a les oraux maintenant. 

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dimanche 12 juin 2011

Vroum, pouet, tuut... la suite.

Un_effet_de_vitesse_sur_une_voiture_de_sport47.jpg

Sa belle auto rouge n'est plus là. Elle a été remplacée par une autre décapotable, deux places seulement, cette fois. Un caprice, un rêve, un plaisir égoïste mais non coupable. Une petite bombe, une bombinette, achetée d'occasion. Un bel objet comme elle n'aurait jamais pensé en posséder un. Car c'est cela qui lui plait : c'est un bel objet, fin et élégant. Une petite voiture à sa taille, féminine et ronde mais aussi puissante et racée et qui fait un joli bruit. Mari chéri a naturellement soulevé le capot et essayé de lui faire admirer le V6 en ligne, heu... non, le V6 tout court, enfin, elle ne sait plus. Elle a regardé, admiré et fait les commentaires adéquats. Mais à vrai dire, la technique ne l'intéresse pas beaucoup et elle ne se rappelle déjà plus si c'est une 2,5 L, 3,6 L ou autre chose. Quoi ? 3,6 L cela n'existe pas ?! Oui, c'est bien possible.

Ha, bien sûr, on s'est étonné devant ce choix : “Mais comment vas-tu faire quand tu iras nous chercher à la gare ?“ et puis tout de suite après : “Dis, tu me le prêteras ?!“ Tsss, tsss... à voir ! Au brun qui a son permis depuis longtemps, sans doute, à l'autre brun qui va l'avoir, surement pas, au blond dont le permis est juste sec, cela l'étonnerait et à sa blonde et son A aimanté, peut-être...

En attendant, elle profite de la vie, ne fait plus les courses à Carrefour, (ben oui, plus de place pour les mettre !) et prend des auto stoppeurs... heu... non, rassurez-vous, elle est toujours la mère et l'épouse dévouée et aimante, mais sa bombinette et elle, elles s'amusent ! 

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jeudi 9 juin 2011

Instants volés.

palais3 

Le réveil n'a pas sonné. Il leur reste quand même une chance d’attraper le bateau pour quitter l’ile. Mais ils arrivent au port juste à temps pour voir celui-ci larguer les amarres et s'éloigner du quai. Bah ! Finalement, ce n’est pas si grave, se disent-ils. Il faudra se presser un peu sur le continent et ils seront juste un peu en retard aux rendez-vous prévus, voilà tout.

Lui, part acheter le journal, et elle, s’installe sur une terrasse. Une mouette passe au dessus de sa tête. L'oiseau se moque d'elle et lui crie : "niak, niak, tu as raté ton bateau... " en lui larguant un souvenir sur le jean. Mais, il fait beau et rien ne peut altérer la bonne humeur de la femme. En fait, elle trouve cela plutôt cocasse et sort un mouchoir de son sac pour réparer les dégâts. C’est la première fois que cela lui arrive après toutes ces années en bord de mer.

Le journal n’est pas encore livré et l’homme rapporte des croissants. Au soleil, devant la mer et les bateaux, ils prennent un petit déjeuner. L’air est immobile et le port n’est pas encore tout à fait réveillé. Ils savourent ces moments volés au temps. Cette heure qui ne devait pas exister et dont ils en apprécient chaque minute. Des clients, des plaisanciers, sont installés à deux tables d’eux. La conversation s’engage et le couple découvre que leurs voisins ont loué le bateau d’un de leur meilleur ami. C’est drôle, les coïncidences de la vie. Un autre client se mêle à leurs propos. Il fait bon. On est bien. Mais faut partir. Le vent s’est levé et la femme a remis son pull. Cette fois-ci, il faut embarquer.

Ils quittent leur île en remerciant la panne de réveil qui leur a permis cette parenthèse de bonheur imprévu et éphémère. 

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mardi 7 juin 2011

La maison de vacances.

 

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Elle y a passé toutes ses vacances, enfant, adolescente et jeune adulte. Après, elle est toujours revenue dans la région, pas loin, mais dans une autre maison. Et puis, aujourd’hui, après un partage familial, cette maison de vacances va être à elle. Alors elle est revenue la voir. Elle a déjà des idées plein la tête. Là, elle fera ceci, puis cela : ce mur sera abattu, ce toit sera rehaussé, cet appentis sera transformé, et puis il faudra aussi penser à la vider, cette maison… Sur le papier, loin, là-bas, c’était facile. Mais elle est entrée, dans la cuisine elle retrouvé l’odeur des vacances et de ses souvenirs. Elle a vu tous les objets familiers, un peu usés, un peu cassés quelques fois. Le service à café, qu’elle trouve très laid maintenant mais dont ils ont offert avec ses frères toutes les tasses, en plusieurs années, car elles étaient chères. Et puis ces meubles, tout ce bric à brac, il faudra tout mettre à la benne. Elle jure qu'elle ne gardera rien de ce trop plein de souvenirs pour ne pas s'encombrer. Elle l'a toujours dit, elle ne veut pas les retrouver dans dix ans dans un grenier et se
dire : « Mais pourquoi donc ai-je gardé ce vieux truc ? » Et puis elle va dans son ancienne chambre, celle où elle a écrit pour la première fois « je t'aime » à celui qui partage sa vie encore maintenant. Et elle ne sait pas, elle ne sait plus.... peut être finalement va-t-elle garder le service à café, mais juste les tasses alors... peut-être le sucrier, mais, non, c'est sûr, pas la cafetière...

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