jeudi 9 juin 2011

Instants volés.

palais3 

Le réveil n'a pas sonné. Il leur reste quand même une chance d’attraper le bateau pour quitter l’ile. Mais ils arrivent au port juste à temps pour voir celui-ci larguer les amarres et s'éloigner du quai. Bah ! Finalement, ce n’est pas si grave, se disent-ils. Il faudra se presser un peu sur le continent et ils seront juste un peu en retard aux rendez-vous prévus, voilà tout.

Lui, part acheter le journal, et elle, s’installe sur une terrasse. Une mouette passe au dessus de sa tête. L'oiseau se moque d'elle et lui crie : "niak, niak, tu as raté ton bateau... " en lui larguant un souvenir sur le jean. Mais, il fait beau et rien ne peut altérer la bonne humeur de la femme. En fait, elle trouve cela plutôt cocasse et sort un mouchoir de son sac pour réparer les dégâts. C’est la première fois que cela lui arrive après toutes ces années en bord de mer.

Le journal n’est pas encore livré et l’homme rapporte des croissants. Au soleil, devant la mer et les bateaux, ils prennent un petit déjeuner. L’air est immobile et le port n’est pas encore tout à fait réveillé. Ils savourent ces moments volés au temps. Cette heure qui ne devait pas exister et dont ils en apprécient chaque minute. Des clients, des plaisanciers, sont installés à deux tables d’eux. La conversation s’engage et le couple découvre que leurs voisins ont loué le bateau d’un de leur meilleur ami. C’est drôle, les coïncidences de la vie. Un autre client se mêle à leurs propos. Il fait bon. On est bien. Mais faut partir. Le vent s’est levé et la femme a remis son pull. Cette fois-ci, il faut embarquer.

Ils quittent leur île en remerciant la panne de réveil qui leur a permis cette parenthèse de bonheur imprévu et éphémère. 

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