samedi 28 avril 2012

Le train raté...

A ma fille chérie...


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Oh, noooon... le train n'est pas à 13 mais 53 et de l'heure d'avant. Oups ! Cela va être juste mais il y a encore une chance... Allez, un taxi, ce sont le vacances scolaires des parisiens, pas trop de circulation, si elle en attrape un tout de suite, c'est jouable... Rien en vue. Pfff ! Jamais là quand il faut.  Vite, vite, le métro... Et puis zut, elle s'aperçoit qu'elle a oublié son portable dans l'appartement qu'elle vient de quitter. Cette fois-ci c'est fichu. Elle ne l'aura jamais, ce train.

Elle regarde de près son ebillet. Super, elle peut annuler. Vite, le portable (qu'elle vient d'aller récupérer). Elle s'assied sur un banc. Impecable, elle a l'appli SNCF. Mais où c'est l'annulation ? On ne voit rien sur cet écran... Ce n'est pas la bonne appli... grrr ! Il fallait l'appli compagnon truc machin chose. Ragghhh, cela l'énerve. Et le temps tourne, il faut annuler avant le départ. Ah, il y un numéro d'appel ... vite le 3635... voix de synthèse... elle tape sur le clavier... mais elle s'en moque de combien elle va être taxée... enfin, elle a le service. Mais oui, elle part aujourd'hui, non, elle ne veut pas réserver... il est 51... et ce numéro de train, il est où ? C'est bon elle l'a... Quoi ? Tu ne comprends pas mon numéro? Mais pauvre niaise, cela fait deux fois que je le tape ! Elle a beau palabrer avec la voix désincarnée, il est maintenant 55 et son billet est fichu.  Elle s'en veut, son billet n'était pas donné et pour deux euros de plus elle avait eu une place en première.

Sa valise et elle arrivent finalement sur le quai du métro, mais la rame vient de partir et elle entend que le RER A circule au ralenti pour cause colis de suspect. Il y a des jours où tout s'accumule. Puis elle se rappelle que peu de temps auparavant, elle a entendu une thérapeute dire que nous n'avons pas à faire subir aux autres notre mauvaise humeur. Alors elle s'applique et redémarre son disque dur en mode zen et souriant. Et elle arrive au TGV suivant brushing au vent et tout sourire. Avec petit son air très comme il faut, je-ne-l'ai-pas-fait-exprès et je-sais-que-je-suis-une-pauvre-petite-cervelled'oiseau, elle présentera la situation au contrôleur (un choix ciblé : cinquantaine et l'air bonhomme) avant le départ, lui demandant implicitement de bien vouloir faire une entorse au règlement et de lui valider son billet.

Et comme, finalement, sous l'uniforme Christian Lacroix, bat quelquefois un cœur compatissant, elle partira vers sa destination en première sans avoir à débourser d'amende ni de supplément.
Promis, juré, on ne l'y reprendra plus ! 

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mercredi 25 avril 2012

Un jour de printemps à Boston

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C'est le printemps à Boston. Il est arrivé un peu plus tôt que d'habitude car l'hiver a été doux. Il explose tout d'un coup. Arbres de Judée, cerisiers fleurs, et prunus forment un camaïeu de rose au milieu de la brique rouge des bâtiments. Le long de Fenway Park une fenêtre du Berklee College of Music est ouverte et des notes de piano se faufilent parmi les arbres. Il fait beau et on sent que ce soleil hors programme réjouit les passants. Ils laissent un peu tomber la garde. Ici et là des sourires frémissent. Une certaine légèreté envahit les âmes. Les cravates se desserrent et les manches se retroussent. Sur Newberry street, les terrasses se remplissent. Comme toujours quelques excentriques attirent l'attention. L'un deux a sorti cinq chihuahuas de son sac à dos et les a installés sur un siège-hamac pliant. Il leur donne à boire à l'aide d'une seringue. Cela fait sourire les badauds qui prennent des photos.

Leur hôtel est un des plus vieux hôtels de la ville. Il fêtera ses cent ans le mois prochain. Plafonds à caissons d'une hauteur de plus de six mètres, moulures tarabisotées et portes immenses couvertes de miroirs témoignent du faste d'une autre époque. Après le Miami ultra moderne qu'ils viennent de quitter, l'ambiance parait  très feutrée, plus européenne aussi. Ce soir ils vont dîner dans un restaurant qu'ils ont fréquenté autrefois. C'est devenu un endroit assez couru. Juste derrière eux, un couple à l'allure patricienne très « Nouvelle Angleterre » attend une table : lui, élégant en imperméable très british et elle, droite et mince, impeccablement coiffée. Il est tard pour le standard américain mais la file d'attente ne diminue pas. Ils patientent ensemble. Ils se feront un échange de politesse pour se céder mutuellement la table qui se libère. 

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En rentrant à l'hôtel de la musique attirera leur attention. Discrètement ils se glisseront dans un des salons pour danser un peu. Pas si discrètement que cela car la moyenne d'âge est nettement plus jeune et personne ne danse le rock. Toujours curieux et accueillants plusieurs jeunes américains viendront parler un peu et leur faire des commentaires sympathiques. Sans le savoir ils ont « crashed in » une soirée de charité où il semble qu'une partie de la jeunesse dorée de la ville se soit donnée rendez-vous. Après quelques dizaines de minutes ils s'éclipseront... à l'anglaise.

 


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samedi 21 avril 2012

Miami, high tech

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La limousine (noire forcément) les emporte vers l’aéroport. Pendant trois jours, grâce à un déplacement professionnel exceptionnel, elle a vécu une vie de luxe et de privilégiés. Mmmm ! Qui n’aimerait pas un temps ce style de vie ? Trois jours dans un hôtel cinq étoiles, tout de verre et d'acier, ouvert depuis un an à peine, avec un personnel là pour prévenir vos moindres désirs. Une vue unique et spectaculaire de la chambre au 20e étage sur la mer et la côte de Floride. Une chambre immense avec une technologie de pointe où le digital est roi : lumières modulables  avec de subtils variateurs, chaîne stéréo dernier modèle, écran TV dissimulé dans le miroir de salle de vain, etc. Même les acenceurs sont intelligents, savent lire la carte magnétique de la chambre et vous déposent en douceur à votre étage sans que vous interveniez. 

Un luxe insolent et un hôtel high tech... parfois un peu trop pour elle, d'ailleurs. Oui, parce qu'on s'emmêle un peu les pinceaux avec toutes ces commandes tactiles. Jamais très à l'aise avec ces nouvelles technologies, elle essaie d'être à la hauteur de ce monstre de savoir faire. Mais lorsqu'elle veut allumer sa lampe de chevet, elle ouvre les rideaux. Elle veut les refermer et elle ouvre les doubles rideaux cette fois. Et puis après ces *** rideaux ne se ferment plus. Elle finit par les tirer comme cela est fait depuis qu'on a pendu les premiers rideaux : elle les empoigne à deux mains et les referme énergiquement. Grrr ! Elle rit de ses méprises même s'il lui faut plusieurs minutes pour ajuster les lumières. Elle apprendra le lendemain qu'elle n'est pas la seule à avoir fait des fausses notes sur ce piano subtil.

Et juste lorsqu'elle commencet à maitriser la technologie, il faut quitter ce monde à part et repartir dans celui bien réel où les clés entrent dans des serrures, où les boutons électriques sont moins compliqués mais où le room service n'existe plus. Sans regrets et avec des jolis souvenirs.

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dimanche 15 avril 2012

Miami

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Miami beach. Il fait 25°. Le ciel est nuageux et il y beaucoup de vent. Les gens courent, marchent, font du vélo sur la promenade, le long de la plage. Des corps déambulent poussés par le désir de faire admirer leur musculature et leur formes, naturelles ou pas. Nous sommes dimanche matin et les terrasses se remplissent. Les ventilateurs tournent, même sur celles-ci. A l'intérieur l'air conditionné maintient une température polaire et brûle inutilement nos énergies fossiles. Contradiction totale, dans cette région au climat tropical, on ne peut déjeuner ou dîner en tenue estivale dans un restaurant au risque d'être totalement glacée en fin de soirée.

Aujourd'hui la rue qui longe la plage est bordée de barrières métalliques. A midi se tiendra la « Gay, lesbian, bisexual and transgender parade ». Un évènement annuel, haut en couleurs, prétexte aussi à des expositions et des minis festivals, une sorte de mardi gras un peu dévoyé qui génère maintenant du business en attirant locaux et touristes.

Hier, le soir de leur arrivée, elle n'a pu résister et a demandé un NY steak totalement décadent. Mais malgré sa saturation de mauvaises graisses, elle s'est laissée tenter. Ce matin, elle déniche sur la carte un petit déjeuner léger afin de ne pas transformer ce séjour en désastre calorique. Ici, on peut manger pour très peu d'argent, de tout et à toute heure. Impression fascinante et dangereuse qui fait croire à une abondance trompeuse.

Miami beach, consommation 24/24, paradis factice dans un monde que l'on dilapide, symbole de notre civilisation occidentale qui brûle la chandelles par les deux bouts. L'impression si forte d'être dans une bulle prête à éclater. Une bulle qui se fendille mais que ce pays, avec sa fantastique capacité à rebondir, peut aider à colmater s'il se réveille à temps.

Peinture : « Le monde en équilibre » Linda S. link

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