La clé tourne dans la serrure et la porte d'entrée claque. Cela résonne dans la maison vide et l'absence la frappe au visage. Cet après-midi elle a déposé sa fille à Roissy. Elle est partie en Australie, loin, à l'autre bout du monde. Les enfants, on les élève pour qu'ils nous quittent et soient heureux sans nous et puis, un jour, ils nous prennent au mot et ils s'en vont.
Il fait presque nuit mais elle décide d'aller courir pour chasser les toiles d'araignées qui se tissent dans sa tête. Elle passe dans un tunnel, des gouttes font ploc ! ploc ! et la lumière est blafarde. Elle débouche sur les quais de la rivière qui sont presque vides. Il y encore quelques amoureux ça et là sur des coins de pelouse ou sur des bancs. Il fait nuit et elle rentre.
Elle jette un œil à la chambre de sa fille inhabituellement rangée et va dans la sienne. Sur le lit, elle trouve un petit mot doux et affectueux que sa fille lui a laissé avant de quitter la maison. Elle en a mis également un pour son père. Elle s'endort en pensant à elle. Elle n'est plus triste. Six mois, c'est vite passé finalement.
Partir, huile sur toile de Jean Arcelin.
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