L'homme essaye d'avancer. Il ne peut faire un pas sans être arrêté. Tous les deux ou trois mètres il doit stopper car des badauds veulent lui parler. Il ne promène pas un adorable bébé, non. L'objet de toute cette attention est plutôt gros, balourd et sans grâce. C'est un basset hound, une sorte de tronc sur pattes à l'air totalement endormi (il parait que sous ces airs-là, le basset hound est un chien très vif). Le chien, avec sa laideur placide et ses yeux aux paupières tombantes fait assez penser à un nounours, un nounours de quarante kilos, mais un nounours quand même. La femme qui les regarde pense au chat de son frère, qui'ils appellent chat-chien tellement il est gros. Ce chien-là est son homologue dans le genre canin.
Et elle observe avec intérêt comment cet animal mal proportionné et indolent devient un magnifique véhicule de communication entre des personnes inconnues. Max, c'est ainsi que la bête s'appelle, participe activement à la vie sociale de son maître. Pour un peu la femme soupçonnerait celui-ci de le promener à seule fin de provoquer des rencontres.
Pendant ce temps l'ami de l'homme farfouille dans les stands de la brocante. Lui, qui tient le monstre en laisse, n'a aucune chance. Pas le temps, trop occupé à parler avec les admirateurs de Max.
Alors si vous voulez communiquer et faire des rencontres, oubliez les enfants et n'empruntez pas l'ange blond de vos voisins. Non, moins contraignant et plus docile, empruntez plutôt son chien !
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