lundi 28 octobre 2013

Shunga : sex and pleasure in Japonese art













Shunga : sex and pleasure in Japanese art.  C’est le non d’une exposition du très sérieux et respectable British Museum. Une expo d’estampes japonaises.
Il faut être honnête et avouer que le désir d’aller voir l'expo relève surtout de la curiosité pure et simple et absolument pas d’un intérêt réel pour l’art japonais. Non, c’est l’occasion de découvrir enfin ce que sont ces fameuses estampes dont elle a entendu parler dans sa jeunesse.
Ce sera une grande déception.
Elle n’est décidément pas perméable à l’art japonais et encore moins leur art érotique. D’ailleurs, érotisme ou pornographie ? L’érotisme, c’est suggérer, laisser la place à l’imagination, c’est du clair obscur, du travail en filigrane. Chacun selon son histoire, son sexe, sa culture y projette ce qu’il veut. Mais où sont l’art et l’érotisme dans ces scènes crument montrées ? Difficile de voir autre chose que l’équivalent 
avant l’heure, de revues X pour samouraïs vieillissants où le seigneur est le puissant qui a tous les droits sur les plus jeunes et sur les femmes. Mais elle n'a surement rien compris et il s'agit probablement d'un malentendu culturel. Il parait que ces gravures étaient regardées et treasured par les couples mariés à qui elles procuraient un délice sensuel. Ah, oui ?! A-t-on des témoignages de Japonaises ? Ou bien ce sont les réactions des hommes que l'on a prêtées aux femmes ? 
 L’expo survole quelques siècles où elle ne voit pas grande évolution dans les dessins. Le Japon étant complètement fermé à cette époque, les artistes ne subissent pas d’influence extérieure et il semble à son œil non-éduqué que les dessins se succèdent, se ressemblant les uns aux autres (les attributs masculins restant en taille XXL). On peut naturellement évoquer la finesse des dessins, la sureté du trait, la richesse de l’or étalé sur le support, mais pour elle, cela reste du porno chic. Et l’impression que lui laisse cette exposition est exactement la même que celle quand, enfant, elle avait regardé, sous les draps et en cachette, les gros mots dans le dictionnaire. Un vague malaise. Question de culture sans doute.
Finalement son amie et elle vont découvrir la Pierre de Rosette et admirer la section égyptienne avec ses fresques du Parthénon. Impossible de repartir du British Museum sans voir cela. Ce serait comme aller au Louvre pour la première fois sans voir La Joconde ou aller au Caire sans visiter les Pyramides. 
Cela sauvera leur après-midi !

Shunga au British Museum  - Une critique du Guardian


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samedi 19 octobre 2013

Locked out - Acte II



 












Acte II - Octobre 2013
Nous sommes mi-octobre. Elle part faire des courses, ses précieuses clés à la main (elle a retenu la leçon). Lorsqu’elle revient, elle n'arrive pas à ouvrir la porte. Elle réalise alors que le problème, aujourd’hui, est qu’elle a, non pas un, mais deux trousseaux de clés : l’un dans sa main et l’autre… dans la serrure de l’autre côté de la porte. Elle encore une fois locked out !
Et les mêmes déménageurs qui étaient là en juin sont encore dans la rue ! Si, si, c’est vrai. Ils terminent la deuxième phase d’un déménagement administratif très important. Elle leur fournit ainsi l’histoire drôle de la journée. Mais heureusement, par rapport à la fois précédente, sa situation est nettement plus favorable : elle est habillée, a une voiture à disposition et un téléphone.
Après avoir retourné le problème dans tous les sens elle décide de casser un carreau. Mais les fenêtres accessibles, non munies de barreaux, donnent dans une cour intérieure vérrouillée, et appartenant à son propriétaire. Sa batterie de téléphone est presque à plat mais elle arrive à joindre celui-ci afin de pouvoir y accéder.
Et elle découvre qu'il est plus difficile qu'il n'y parait de casser un carreau délibérément. Elevée dans le respect des objets, cette dégradation volontaire et déterminée est totalement étrangère à son comportement habituel. Alors elle n'ose pas y aller franchement. Les coups sont d'abord timides puis se font plus énergiques : coups de coude, un bras enroulé dans le manteau, coups de sécateur (on prend ce qu'on trouve !) mais rien n’y fait. Finalement, des coups rageurs et de plus en plus exaspérés donnés avec un parapluie à bout ferré viennent à bout de la situation qui tourne au ridicule. Le verre vole. Elle se hisse sur la fenêtre. Elle s’enfonce un éclat de verre dans la main en grimpant, mais ouf ! Elle est enfin chez elle. Son propriétaire, un adorable vieux monsieur, lui propose de s'occuper lui-même de faire remplacer le carreau.
Mari chéri ? Oh, il n'en a rien su. Le soir elle lui cache le pansement sur la main et il ne voit pas le carton qui fait office de carreau. Jusqu'à aujourd'hui il ne sait rien de tout cela. Il le découvrira en lisant ces lignes. Mais elle est bien tranquille, cela le fera plutôt rire... juste après le traditionnel « Non, mais c'est pas vrai ! ».
Ah, ah !
 
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jeudi 17 octobre 2013

Locked out - Acte I

 
 













Acte I - Juin 2013 
  
Elle boit tranquillement son thé du matin en admirant les rayons du soleil qui éclairent sa cour. Puis elle décide d'aller regarder de plus près les fleurs qu'elle a planté la veille et sort en tirant un peu la porte derrière elle. 

Bang ! Emportée par l'élan, la porte de referme et claque d'un coup sec. Nooon ! Ca y est, cela devait arriver un jour, elle est enfermée dehors. Comme disent les Anglais avec leur concision imagée admirable, elle est locked out.
 
E
n pyjama très court et léger, pieds nus, sans clé et sans téléphone, elle est prisonnière dans la cour, entre deux portes fermées à clé, portail et entrée, par une belle matinée de juin ensoleillée. 


Hier soir elle a vu Superman au cinéma, alors des idées folles lui traversent l'esprit. Dans les films les serrures sont toujours faciles à crocheter mais elle n'a ni fil de fer, ni chewing-gum, ni rien à portée de main. Alors que faire ?  Court vêtue et pieds nus, elle se sent très vulnérable et absolument démunie. 

Elle décide de grimper sur le portail (ouch, cela fait mal !), et, faisant fi de son amour-propre, demande de l’aide à des déménageurs qui travaillent dans sa rue. Un petit homme brun, agile et serviable saute avec facilité l’obstacle et essaie de crocheter la serrure  de la porte d’entrée sans succès. Il finit par aller chercher un trousseau de clefs placé dans une cachette très compliquée à expliquer, et la délivre d’une situation bien embarrassante. 

Redevenue socialement présentable, elle apportera à son sauveur, une bouteille de champagne volée dans la cave de mari chéri. 


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