Shunga : sex and pleasure in Japanese art. C’est le non d’une exposition du très sérieux et respectable British Museum. Une expo d’estampes japonaises.
Il faut être honnête et avouer que le désir d’aller voir l'expo relève surtout de la curiosité pure et simple et absolument pas d’un intérêt réel pour l’art japonais. Non, c’est l’occasion de découvrir enfin ce que sont ces fameuses estampes dont elle a entendu parler dans sa jeunesse.
Ce sera une grande déception.
Elle n’est décidément pas perméable à l’art japonais et encore moins leur art érotique. D’ailleurs, érotisme ou pornographie ? L’érotisme, c’est suggérer, laisser la place à l’imagination, c’est du clair obscur, du travail en filigrane. Chacun selon son histoire, son sexe, sa culture y projette ce qu’il veut. Mais où sont l’art et l’érotisme dans ces scènes crument montrées ? Difficile de voir autre chose que l’équivalent avant l’heure, de revues X pour samouraïs vieillissants où le seigneur est le puissant qui a tous les droits sur les plus jeunes et sur les femmes. Mais elle n'a surement rien compris et il s'agit probablement d'un malentendu culturel. Il parait que ces gravures étaient regardées et treasured par les couples mariés à qui elles procuraient un délice sensuel. Ah, oui ?! A-t-on des témoignages de Japonaises ? Ou bien ce sont les réactions des hommes que l'on a prêtées aux femmes ?
L’expo survole quelques siècles où elle ne voit pas grande évolution dans les dessins. Le Japon étant complètement fermé à cette époque, les artistes ne subissent pas d’influence extérieure et il semble à son œil non-éduqué que les dessins se succèdent, se ressemblant les uns aux autres (les attributs masculins restant en taille XXL). On peut naturellement évoquer la finesse des dessins, la sureté du trait, la richesse de l’or étalé sur le support, mais pour elle, cela reste du porno chic. Et l’impression que lui laisse cette exposition est exactement la même que celle quand, enfant, elle avait regardé, sous les draps et en cachette, les gros mots dans le dictionnaire. Un vague malaise. Question de culture sans doute.
Finalement son amie et elle vont découvrir la Pierre de Rosette et admirer la section égyptienne avec ses fresques du Parthénon. Impossible de repartir du British Museum sans voir cela. Ce serait comme aller au Louvre pour la première fois sans voir La Joconde ou aller au Caire sans visiter les Pyramides.
Cela sauvera leur après-midi !
Shunga au British Museum - Une critique du Guardian
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