Un accordéoniste est en train de jouer. Elle n'aime pas tellement l'accordéon d'habitude. Mais le musicien joue bien, l'air est gai et entrainant. Cela rappelle les vieilles chansons françaises reprises il y a quelques temps. Elle sourit malgré elle. Et puis elle sent l'atmosphère changer autour d'elle. On dirait qu'il passe comme un souffle d'air dans le wagon qui chasse la torpeur indifférente des passagers. Malgré eux, la musique s'insinue, elle entre par effraction dans leur esprit et efface pour un temps la morosité des dimanches soir. Tout d'un coup nous ne sommes plus dans le métro mais à un bal musette des bords de Marne. Elle le sent, c'est presque tangible. Elle voit les visages se relâcher et les traits se détendre. Par-ci par-là, des esquisses de sourire s'amorcent.
Empêtrée dans ses bagages, elle cherche une pièce pour donner au musicien-magicien. L'homme est dans l'autre carré, alors vite, elle descend et va lui donner avant que les portes ne se referment. La rame s'en va et elle s'aperçoit alors qu'elle est en fait descendue une station trop loin. Mais, même pas énervée par son erreur, elle repart dans l'autre sens avec la musique qui continue à danser dans sa tête.
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