dimanche 22 juillet 2012

Le tramway

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C'est dimanche et il est presque midi. Elle marche en solitaire dans la ville silencieuse. Mais sa ville, sa belle ville, est éventrée et exhibe des plaies béantes. Sous le soleil de juillet et dans les rues désertées par ses habitants, elle ressemble plus que jamais à un patient qu'un chirurgien négligent aurait abandonné sur la table d'opération. Les marteaux piqueurs et les pelleteuses ont été des scalpels impitoyables et les palissades, comme autant de champs opératoires, cachent mal ces déchirures. Ses entrailles ouvertes exposent avec impudeur de la ferraille et des tuyaux tordus.

Elle traverse la vieille ville. Elle sent l'âme de la cité qui palpite sous la pierre bleutée. Sa ville reprend des forces pour affronter demain les machines qui vont encore la retourner et l'ouvrir sans pitié.

Mais dans un an, dans deux ans, on ne sait, ses plaies cicatrisées, elle se redressera, orgueilleuse et fière à l'ombre de sa citadelle. Et elle aura oublié ce qui ne sera plus lointain souvenir parmi tant d'autres.

Simon Daval

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