Un jour, votre compagnon, mari, frère ou simplement un de vos amis est dans l'impossibilité de conduire. Ses lunettes sont cassées ou il a la jambe dans le plâtre, peu importe. Mais le fait est qu'il quitte pour un moment l'état de conducteur pour celui de passager. Et vous découvrez alors qu'il appartient à cette catégorie bien spéciale de « passager participatif », que nous appellerons PP pour la commodité de l'histoire.
Le PP est incapable de rester passif, il vous « aide » et conduit avec vous. Il passe les intersections avec vous, il se retourne pour faire les manœuvres en même temps que vous (en vous indiquant comment les faire), il double avec vous et de temps en temps il écrase une pédale de frein virtuelle (car vous n'avez forcément pas vu la voiture qui venait à droite).
A sa décharge, il faut savoir que le PP n'est absolument pas conscient de son comportement. Là, il vous « aide ». Personne charmante et habituellement pourvue d'empathie, il se transforme totalement lorsqu'il passe de l'état de conducteur à passager.
Quant à vous, conducteur qui a depuis des décennies son permis et ne conduit pas plus mal qu'un autre, vous voilà revenu au temps de vos premières armes. Un peu comme lors de vos premières sorties, lorsque vous conduisiez pour la première fois vos parents.
Deux réactions sont alors possibles.
Soit vous vous en moquez royalement et ne tenez aucun compte de l'attitude du PP.
Soit, déstabilisé, et c'est le cas de l'impétrant qui nous occupe, vous conduisez de plus en plus mal, finissant par mériter la défiance naturelle et instinctive de votre PP. Et d'ailleurs parfois vous vous vengez sans le vouloir. Comme, lorsque de peur d'être mentalement taxé d'imprudent, vous n'osez doubler cette file de voiture avec son puissant bolide et vous vous trainez derrière jusqu'à la quatre voies libératrice.
Heureusement, un élément vient souvent à votre secours : le portable. Votre PP étant un homme occupé, il passe quelques coups de fil salvateurs qui vous permettent de respirer un peu et de conduire à nouveau normalement.
Le comble est qu'à la fin du trajet, il vous déclarera innocemment en descendant de voiture : « Finalement, c'est bien agréable d'être conduit. Je m'y habituerais facilement ! »
L'inconscient !
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