jeudi 24 janvier 2013

Le conduite en double ou le passager participatif

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Un jour, votre compagnon, mari, frère ou simplement un de vos amis est dans l'impossibilité de conduire. Ses lunettes sont cassées ou il a la jambe dans le plâtre, peu importe. Mais le fait est qu'il quitte pour un moment l'état de conducteur pour celui de passager. Et vous découvrez alors qu'il appartient à cette catégorie bien spéciale de « passager participatif », que nous appellerons PP pour la commodité de l'histoire.

Le PP est incapable de rester passif,  il vous « aide » et conduit avec vous. Il passe les intersections avec vous, il se retourne pour faire les manœuvres en même temps que vous (en vous indiquant comment les faire), il double avec vous et de temps en temps il écrase une pédale de frein virtuelle (car vous n'avez forcément pas vu la voiture qui venait à droite).

 A sa décharge, il faut savoir que le PP n'est absolument pas conscient de son comportement. Là, il vous « aide ». Personne charmante et habituellement pourvue d'empathie, il se transforme totalement lorsqu'il passe de l'état de conducteur à passager. 

Quant à vous, conducteur qui a depuis des décennies son permis et ne conduit pas plus mal qu'un autre, vous voilà revenu au temps de vos premières armes. Un peu comme lors de vos premières sorties, lorsque vous conduisiez pour la première fois vos parents.
Deux réactions sont alors possibles. 
Soit vous vous en moquez royalement et ne tenez aucun compte de l'attitude du PP.
Soit, déstabilisé, et c'est le cas de l'impétrant qui nous occupe, vous conduisez de plus en plus mal, finissant par mériter la défiance naturelle et instinctive de votre PP. Et d'ailleurs parfois vous vous vengez sans le vouloir. Comme, lorsque de peur d'être mentalement taxé d'imprudent, vous n'osez doubler cette file de voiture avec son puissant bolide et vous vous trainez derrière jusqu'à la quatre voies libératrice.

Heureusement, un élément vient souvent à votre secours : le portable. Votre PP étant un homme occupé, il passe quelques coups de fil salvateurs qui vous permettent de respirer un peu et de conduire à nouveau normalement.

Le comble est qu'à la fin du trajet, il vous déclarera innocemment en descendant de voiture : « Finalement, c'est bien agréable d'être conduit. Je m'y habituerais facilement ! »

L'inconscient !

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lundi 7 janvier 2013

Sydney. Dernier jour, arrêt sur images

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Paris, au Train Bleu, à la gare de Lyon. Elle attend son train pour rentrer chez elle. Fin du voyage. Elle pense à sa dernière journée en Australie. Avant-hier, si proche et déja si loin. Quelques arrêts sur images.

 Un petit déjeuner au pied de l'opéra de Sydney. Elle est avec mari chéri et ses deux aînés. Il fait déjà très chaud et il n'est que dix heures. Café et banana bread au menu. Leurs voisins brunchent ou déjeunent avec du vin pétillant et des hamburgers faits de bacon et de deux oeufs pochés. La vue est fabuleuse. Il ne faut pas penser au retour.

Deux jolies dames élégantes qui posent pour une photo. En toile de fond, la baie de Sydney. L'un de ses fils se précipite, met le bras autour des épaules de l'une des dames et prend la pose. Cela fait rire les femmes ainsi que les quatre jeunes filles qui les accompagnent. La photo est prise. À l'autre bout du monde, quelque part dans un album, cette photo rappellera ce moment et ces rires partagés avec des inconnus. Et tout le monde demandera à la dame : « Mais qui est ce garçon qui te tient par les épaules ? »

Darling harbour transformé en baignoire géante. Darling harbour est l'un des nombreux bassins plus ou moins grands du port de Sydney. C'est assez touristique et bordé de très nombreux restaurants. Ce soir, les caprices d'un artiste facétieux l'on transformé en baignoire géante : un gigantesque canard jaune en plastique gonflable est posé sur l'eau. L'artiste potache s'appelle FLorentijin Hofman et est hollandais.

Et pour finir, le feu d'artifice sorti de nulle part et tiré à Darling Harbour un 5 janvier, sans raison apparente. Cerise sur ce merveilleux Christmas pudding que fut cette parenthèse australienne et néo-zélandaise.

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jeudi 3 janvier 2013

Nouvelle Zélande. Kawhia, beau et laid à la fois

 

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C'est un petit port à l'air endormi et oublié. On y arrive par une route unique à lacets qui rend son accès plus difficile. Le lieu se mérite. La groupement de maisons que l’on peut à peine appeler village est situé au bord d'une anse immense dont on a peine à voir l'entrée tellement elle est grande. On devine juste de quel côté doit être la mer. Le paysage tourmenté est à faire rêver tout amateur de vue panoramique.

C’est le matin et sur le ponton de bois des pêcheurs sont déjà installés. Il pleut un peu par moment mais il fait plutôt chaud. Une famille arrive avec deux petits enfants et des canes à pêche, Cela semble être l’une des activités favorites du coin. Le sable est noir car la Nouvelle-Zélande est volcanique. Mais aujourd’hui, mouillé, il est encore plus noir que d’habitude.

L’ensemble est beau et laid à la fois.

Ils vont prendre un café dans le coffee shop du port. Chez les Kiwis comme chez leurs voisins australiens, il faut vraiment savoir ce qu’on veut lorsque l’on commande un banal café. Ils ont décliné le produit à l’infini : short black, long black, moccacino, cappucino. flat white, chaï latte, latte, lait écrémé, lait de soja... Expresso n’est pas toujours le mot magique pour se faire comprendre.

Des locaux sont en train de prendre un solide petit déjeuner : œuf, bacon, etc.  Une voile est accrochée au plafond et divers objets ayant trait à la mer sont fixés au mur sur un filet de pêche. Un canapé en tissu, profond et confortable, donne envie de s’y installer. L’ambiance est chaleureuse et agréable. Un peu kitsch, mais s’y sent bien. Un petit garçon fait rouler sa voiture sur le parquet. La femme regarde celui-ci et se dit qu’il serait beau dans sa maison de Bretagne. Mais l’architecte d’intérieur qui la conseille est déjà au bord de la folie avec ses choix de parquet alors elle renonce à se renseigner.

En attendant sa commande elle va jeter un œil sur la boutique d’artisanat en face. Des sculptures en bois flottés et divers petits objets lui plaisent mais les valises sont déjà pleines. La moitié du magasin est en fait une brocante, un marché aux puces. Les trois maoris qui discutent dans un coin bien installés dans des fauteuils ne semblent pas très concernés par la visite d’acheteurs potentiels.

Ils quittent ce petit port à l’écart et oublié du temps. L’avion, lui, est au XXIe siècle et ne les attendra pas.

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mercredi 2 janvier 2013

Nouvelle Zélande. Auckland : le port, la mer, les bateaux et Imagine.

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Elle ne voit tout d'abord du port que d’énormes containers qui bloquent la vue sur la mer. Auckland est un port marchand et un port de pêche. Mais ce sont aussi les bateaux à voile qui font sa renommée. Et pas n’importe lesquels. Ceux qui ont traversé les mers en relevant des défis impossibles. Oiseaux de légende qui peuplent les rêves d’adolescents en quête d’aventures et font soupirer d’envie les voileux de tous horizons.

Ils vont dîner dans un restaurant sur le port. Il fait bon et le Sauvignon blanc néo-zélandais se boit facilement. Sur le quai qui lui fait face, un immeuble de cinq étages. Derrière l’immeuble, on aperçoit le haut d’un gigantesque bateau de croisière, mouillé de l’autre côté. Palace des mers, faisant escale pour quelques temps en Nouvelle Zélande. Puis ils se promènent sur les quais. Tout un quartier du port a été réhabilité. C’est très beau. On sent l’endroit vivre et respirer avec la mer toute proche. Des concessions ont été faites au tourisme mais les bateaux sont omniprésents.

Ils marchent au hasard. Les différents quais et pontons ne sont pas privatisés et aucune porte grillagée et cadenassée ne bloque leur accès. Il règne une impression de calme et de sérénité. C’est le soir et l’activité de la journée est retombée. Ils peuvent alors admirer des voiliers tous plus beaux les uns que les autres. Un des pontons un peu à l’écart cumule à lui seul trois géants des mers faisant une cinquantaine de mètres chacun (oui, c’est vrai, elle a regardé les plaques). Le plus majestueux s’appelle Imagine. Elle se demande alors si ces monstres sortent de temps en temps ou restent ancrés là à faire le beau.

Un peu plus loin, deux monocoques, de plus ancienne facture, sont mouillés côte à côte. Ils paraissent alors tout petits mais font quand même une vingtaine de mètres chacun. Tout de teck et de bois verni, avec leur bout-dehors et leur silhouette aristocratique, ils tiennent la dragée haute aux monstres qu’ils côtoient.

Le lendemain la famille de la femme a programmé une sortie sur l’un de ces bateaux qui ont fait l’America’s Cup. Une petite brise est établie et la mer est presque plate. Elle va au bout de la jetée et les regarde sortir du port. L’endroit semble avoir été fait pour des gens comme elle, pour guetter les entrées et les sorties du port. Des fauteuils et des petits arbres en pots ont été arrangés pour former un coin agréable et ombragé. Une moquette de fausse herbe complète l’ensemble. Peut-être cela a-t-il été installé pour les arrivées de courses ? Elle rêve un peu puis apreçoit alors Imagine, qu’elle a admiré la veille, qui sort du port. De haut, il paraît encore plus grand, encore plus beau. Avec son pont en teck et sa coque bleu marine, il est monstrueusement élégant. Trois femmes discutent sur le pont pendant que des hommes d’équipage font la manœuvre. Elle aprend après qu'il se commande avec un Ipad. La grand voile est hissée, puis le génois, et il disparaît derrière une pointe.

Plus tard, elle voit un petit canot avec trois jeunes à bord rentrer au port. Elle les suit des yeux. L'homme de barre a une bière à la main. Leurs regards se croisent et il lui fait un signe amical de la main avec un sourire. Du haut du môle, la femme lui rend son sourire.

Il fait beau. La vie est belle.

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Crédits photos : Marguerite et Pierre Legros

 

 

 


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