Leurs amis sont venus sur l’île pour quelques jours. Ils doivent maintenant retourner « en France », comme disaient les iliens autrefois. Ils vont reprendre le bateau. Pas le ferry ou le bac, non, ici, c’est « le bateau ». Quarante cinq minutes de traversée.
Dernier verre à une terrasse, devant le quai. Ils surveillent du coin de l’œil la progression de l’embarquement. Puis ce sont les adieux : « Merci de votre accueil », « Nous étions si contents de vous voir », « Vous n’aurez pas trop de monde sur les routes » … Toutes ces phrases habituelles que l’on dit sans y penser vraiment. Pour d’autres, au bateau, ce sont parfois des étreintes émues, des yeux qui brillent et des phrases chuchotées. Des parents qui laissent les petits en vacances chez les grands-parents ou des amoureux qui se séparent.
Les amis embarquent. On regarde distraitement le spectacle toujours le même et toujours recommencé, du largage des amarres. On essaie de s’apercevoir une dernière fois : « Ils sont là, sur le pont du haut ! » Quelquefois, vite, on court à la jetée du phare rouge, à la sortie du port, pour un dernier geste d’adieu et les derniers baisers mimés.
Mais inexorablement, le bateau s’éloigne. Alors, tout d’un coup, on se sent tout seul, abandonné. Le quai est vide, toute cette animation est terminée. Comme dans une gare lorsque le train est parti. Après toutes ces émotions, rires ou pleurs, on est comme dégonflé, sans énergie et sans force.
Puis on se rappelle que ce sont eux qui ont partis et que nous, nous sommes encore en vacances… qu’il faudrait penser à acheter du pain… et si on faisait des maquereaux au barbecue ce midi ?… Tiens, le vent est tombé, on va pouvoir vite aller se baigner avant le déjeuner.
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