Elle a décidé de recommencer à courir. Pas des entrainements de brutes, non juste des petites sorties modestes. Alors un jour, elle met sa plus jolie tenue (elle finira probablement écarlate, mais pas de raison de ressembler à un épouvantail pour autant) et elle part, pleine d’enthousiasme. C’est dur de s’y remettre mais elle est très fière d’elle. Elle court un peu, marche un peu et retrouve le rythme.
Il a beaucoup plu la veille et il y a de grosses flaques. Elle ne veut pas salir ses jolies chaussures roses et blanches. Alors elle marche sur ce qu’elle croit être le talus et pfuit ! … s’écroule dans un fossé rempli des ronces. Outch, ça fait mal ! Elle cherche à se redresser… pchiiit… clac ! Sa mâchoire heurte le fil à vaches du champ voisin. Elle est sonnée, ses jambes sont griffées, des épines se sont plantées un peu partout. Sa montre est tombée au fond du fossé. Elle la récupère. Outch, ça pique ! Des vaches blanches et noires sont vautrées dans le champ voisin. Stupides vaches, vous trouvez cela drôle ? Grrr ! Vous finirez en steak, bien fait pour vous !
Mais le ciel est toujours aussi bleu et la côte sauvage n’est pas loin. Des chemins creux l’y mènent très vite. Il fait chaud dans ces chemins. Comme un concentré de chaleur. Tout est silencieux et calme. Un parfum un peu sucré flotte dans l’air. Ce parfum indéfinissable de lande et de fleurs qui fait tout de suite penser à l’été et au bord de mer. Elle arrive à la côte et marche un peu en admirant la mer… c’est beau, elle est récompensée de ses efforts. Elle en sourit de bonheur.
Oups ! Des marcheurs pas loin. Elle repart et adopte l’allure de la sportive à l’aise dans ses baskets. Longues foulées et l’air dégagé de celle qui court trois fois par semaine ses dix kilomètres. Elle sait que son débardeur vert pâle fait ressortir son bronzage (elle l’a mis exprès). Elle les dépasse en les saluant pour montrer qu’elle a du souffle… fff… fff ! Ils sont passés et elle est cachée par un repli du terrain. Ffuitt! Elle peut s’arrêter et souffler un peu. Elle a assez couru et décide de rentrer.
Elle a des jambes de guerrières, un bleu à la mâchoire mais elle est contente… Et elle saura rester discrète sur sa sortie car Mari Chéri, toujours enthousiaste, aurait vite fait de l’inscrire dans ce que les traileurs appellent entre eux, un trail de bébés*, soit 10 km de sentiers infernaux.
Mais elle recommencera.
*cf billet du 9 juillet
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