vendredi 31 août 2012

Septembre, la fin de l'été

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Elle n'aime pas trop le mois de septembre. Car on a beau s'accrocher désespérément aux derniers jours d'août, il finit toujours par arriver sans qu'on puisse l'en empêcher. 

En août, on est encore vraiment en l'été. Même rentrés de vacances, on peut encore croire à la nonchalance et l'insouciance de celui-ci. Mais septembre est impitoyable. Les soirées, encore douces, sont plus courtes et il y a toujours quelqu'un pour dire : « Tiens, les jours raccourcissent, on sent la fin d'été. »  Et puis la rentrée nous cerne de toutes parts : rentrée des classes, rentrée littéraire, rentrée politique... Impossible de l'ignorer. Pourtant parfois la météo nous joue des tours et est estivale. Alors oui, on profite ce cette douceur inattendue, mais au fond de soi, on n’y croit pas vraiment. La lumière n'est pas la même et l'air n'a plus cette légèreté indéfinissable. On sait bien que c’est un leurre et que le temps des glaçons dans le rosé et des pieds nus est fini.

Octobre est plus franc. Il annonce tout de suite la couleur. On sait que les feuilles vont tomber, qu’il va falloir ressortir les écharpes et qu’un petit froid vif risque de faire son apparition. Mais au moins on est prévenu, on va vers l’hiver et on le sait.

Non, elle n’aime pas le mois de septembre, ce mois traitre et fourbe qui nous emporte sans en avoir l'air vers la nuit et le froid.


 

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lundi 27 août 2012

Scène du métro

 

métro

Un samedi dans une rame bondée du métro, en fin d'après-midi.


Son arrêt est au bout de la ligne et elle a trouvé une place assise. Un siège se libère à côté d’elle. Une mère et son fils d'environ quatorze ans se faufilent. L'ado se précipite pour s'asseoir et fait la moue à la mère pour lui montrer qu'il a été plus rapide. Celle-ci se contente d'un strapontin. Le wagon remplit de plus en plus. La mère doit libérer le strapontin et reste debout. La femme l’observe du coin de l'œil. Elle a le petit air endimanché de la provinciale qui fait une sortie à Paris et il lui manque l'indifférence blasée et ce je-ne-sais-quoi qui ferait d'elle une parisienne.

Après quelques stations, la mère dit à son fils : « On va inverser et changer nos places bientôt ». L’affirmation, qui se voudrait un rappel autoritaire, est dite d'un ton mi-sévère, mi-suppliant. Elle tombe dans l’oreille d’un sourd. L'ado ne réagit pas et continue à lire son livre d’un air narquois. Il semble qu'ils n’en soient pas à leur première confrontation. Finalement après plusieurs stations, une place se libère en face de lui et la mère peut enfin s’asseoir.

Mais c'est bientôt leur arrêt. Stressée par la peur de ne pas pouvoir descendre à temps, la mère bouscule avec impatience et sans ménagement (et sans s'excuser), la femme pour descendre, annihilant ainsi le capital sympathie qu’elle venait d’engranger à son profit. 

 Troublée par cette scène, la femme est un peu triste. Elle se demande qui est le plus à blâmer ou à plaindre. L’ado rebelle à qui la mère n’a visiblement pas appris à faire attention aux autres ? Ou cette mère qui ne semblait pas très heureuse et qui se prépare, s’il est à l’image de ce que la femme vient de voir, un avenir difficile ? 
Elle soupire. Après tout, elle n'a peut-être pas décrypté la situation correctement. Peut-être que l'ado apprendra à regarder autour de lui. Peut-être qu'il deviendra un adulte aimant dont la mère sera fière. Et peut-être aussi qu'un jour les éléphants voleront. 

 


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mardi 21 août 2012

Les mûres

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Elle est là, noire et tentante sur le bord des chemins. Elle nous nargue, et un jour on ne résiste pas. Hop ! On en croque une. Elle cache son parfum délicat sous des grains qui crissent désagréablement sous la dent. Il faut bien se concentrer pour en percevoir son arôme subtil. Rien à voir avec la framboise, cette aristocrate des marchés, qui n'est que volupté et tendresse. La mûre, elle, ne se trouve que très rarement sur les étals. Elle appartient à tout le monde, et est à portée de main. Mais elle ne se donne pas, elle se conquiert et se défend dans des ronciers quelques fois profonds et piquants. 

Un jour, on se décide : « Allez, tout le monde aux mûres ! » Car malgré les traîtres épines, il y a quelque chose de rassurant dans cette cueillette, un rappel de l'enfance, de ces moments insouciants où le temps s'écoulait doucement, même si on s'ennuyait un peu quelques fois. C'est le fruit de l'été qui nous rappelle des vacances chez les grands parents, à la montagne, à la campagne ou au bord de la mer. Des étés où il ne pleuvait jamais, car la mémoire, qui efface et oublie, a gommé les mauvais jours. 

Et le soir, les bras et jambes griffés, les doigts encore tâchés de noir, on dégustera une tarte aux mûres faite maison d'une saveur doublement inégalable. Parce qu'elle sera faite maison mais aussi parce qu'on aura retrouvé, nous, les citadins qui n'avons plus de potager, cette satisfaction primaire mais oubliée que donne la reconnexion avec les produits de la terre. 

 

Ma tarte aux mûres des vacances 

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mercredi 15 août 2012

Lettre du 15 août 2012. Ayers Rock et fin du voyage

 

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Ma chère tante,

 

 Aujourd'hui nous sommes tous allés cueillir des mûres dans les chemins creux. Mmm ! Reste à faire la confiture. Les vacances sont presque finies et nous rentrons bientôt à la maison. Voici la fin du petit journal de ce voyage en Australie. 

 

Ayers Rock

Nous sommes maintenant au centre de l'Australie à Ayers Rock. Changement de décor complet, humidité quasi inexistante, trois hôtels au milieu du désert, ou plutôt du bush, du sable rouge (rouillé en fait, il contient du fer !) et des buissons et petits arbres tordus et chétifs. Hier lever de soleil et breakfast dans le bush (eggs and bacon roll, pâtisseries...) avec un guide, et ensuite trois heures de marche (11km) autour de l'Uluru, leur montagne sacrée. Aujourd'hui, re-lever de soleil et marche autour d'une autre montagne sacrée (7,5km). Nous avons vu par trois fois des kangourous sauvages. Il y avait aussi des chameaux qui sont une vraie plaie ici. Le gouvernement vient juste de décider de les éliminer et ils en ont tués trois mille en décembre. Laissés par les premiers colons, ils ont proliféré et font beaucoup de dégâts. 

 

 

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Nous aussi sommes allés dîner à un barbecue australien : alligator, kangourou... Je t’avoue que je suis restée     en terrain connu et j'ai pris des crevettes ! 

Je suis en train de lire un livre fabuleux sur l'Australie, « A town like Alice » qui se passe en AustralieLe temps est idéal ici mais nous avons troqué les moustiques pour les mouches. C'était réellement à devenir fou avec ces mouches. Ce n'est pas de chance, c'est parce qu'il a plu la semaine dernière (assez rare quand même) qu’elles sont si nombreuses.

Demain, voyage en bus de cinq heures pour Alice Springs, je suis un peu inquiète, les conditions de transport se détériorent, nous finirons peut-être en stop !

 

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J+15. Fin

Dernier bain dans la piscine (superbe) avant Alice Springs. Puis nous attendons le bus. J’ai fini le livre passionnant  « A town like Alice » (Alice Springs) dont je te parlais. Il raconte les premiers temps de l'Australie quand presque tout était à créer il y a 60 ans.

Le voyage en bus valait le détour. Imagine des routes toutes droites, très larges et qui n’en finissent pas dans un désert blond et poussiéreux. Mais un vrai désert, où les téléphones ne passent pas et où si tu tombes en panne, je ne sais pas trop ce qui se passe. Au seul croisement que nous avons vu, il y avait une pancarte du style « Sydney 1723 miles » ou « Perth 2240 miles ». Impressionnant ! L’Australie est un pays gigantesque dont une toute petite partie seulement est habitée (et habitable).

D’Alice Spring je n’ai presque rien à te dire. Nous ne sommes restés que deux nuits. Pour la première fois de notre séjour nous sommes confrontés à l’insécurité. La ville fait face à un problème de délinquance important et ces délinquants sont en majorité des aborigènes. Alcoolisme et drogue font des ravages parmi eux. C’est très triste et le problème des générations volées l’est encore plus. Tu te rends compte que jusqu’à 1969 on retirait les enfants métis aux mères pour les confier à des orphelinats, des internats ou des familles blanches d’accueil ? 1969 ! Mais c’était hier ! Au restaurant le soir, on nous déconseille clairement de rentrer à l’hôtel à pied. Alice Springs restera le seul point noir de notre séjour.

 

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Voilà, ce petit journal s’arrêtait là. Nous sommes restés encore deux jours à Sydney chez nos amis mais je n’ai plus de photos à te montrer car nous avons oublié notre appareil dans le bus pour Alice Spings. Il finira par nous revenir après plusieurs mois de pérégrinations diverses autour du globe. Je me rappelle être allée au zoo de Sydney qui est fabuleux. Les girafes ont une vue unique et très prisée sur la baie ! Et, oui, j’ai admiré de jolis koalas en train de grignoter les feuilles d’eucalyptus, perchés de façon invraisemblable dans leur arbre. C’est là que j’ai acheté la peluche que je t’ai rapportée.

 Ma chère tante, j’espère que j’ai pu te transmettre le plaisir que j’ai éprouvé pendant ces trois semaines en Australie. Tu pourras peut-être mieux imaginer grâce à cela la vie quotidienne de tes deux neveux en ce moment. Pour ma part deux ans après ce voyage, j’ai encore des étoiles dans les yeux lorsque j’y repense.

 

Je t’embrasse affectueusement

Florence

 

 

 

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dimanche 12 août 2012

Lettre du 12 août 2012. La barrière de corail

 

 

australie plage

 

Chère tante,

Nous venons d'avoir trois jours de temps fabuleux. La Bretagne comme on l'aime ! Voici la suite du journal. 

 

J+10. Port Douglas, la barrière de corail 

Aujourd'hui, un peu de shopping à Port Douglas. Mari chéri a trouvé le moyen de s'acheter le maillot de bain qu'il avait vu en vacances en Bretagne l'été dernier, marque française qu'il a payé moitié prix. Très chic, n’est-ce pas, d’acheter un maillot de bain de marque française à l’autre bout du monde ?! 
Il pleut cet après midi mais c'est une pluie à 28°C. 
Demain nous allons sur la barrière de corail. Il se peut qu'en mer le temps soit meilleur, ce serait mieux pour le snorkeling (plongée avec tuba). 

Ah oui ! J’oubliais : nous sommes allés nous baigner dans le Pacifique. Imagine une superbe plage de sable fin, qui déroule sur plus d'un kilomètre (sept en fait). L'endroit est digne d’un paysage de carte postale idyllique. Puis à un endroit donné un petit enclos de 50m x 50m est sécurisé. On vous dit alors qu'il y a risques de stingers (raies avec des dards sur la queue), de méduses mortelles et de crocodiles : l’Australie cumule tous les animaux et insectes les plus venimeux de la terre. Alors pas question de se baigner librement. Courageux mais pas téméraires, mais en grinçant un peu des dents, nous optons pour la prudence et allons dans ce parc délimité. Un filet garantit notre sécurité. C'est à ce moment que nous avons regretté la Bretagne et l’océan à 18° : nous entrons dans un vrai bain-marie. L'eau est à 28°C et l'air à 30 ! Durée du bain : deux minutes ! L'eau est trouble car remuée. Bof, la piscine de notre hôtel, ce n'est pas mal finalement.


J+13. Port Douglas, suite et fin.

 

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Ces quelques jours à Port Douglas ont été fantastiques. Le climat était encore très humide mais moins qu'à la Rain Forest. Il faut dire que plus, c'était impossible. La barrière de corail était magnifique, un aquarium géant ! Le reste de la famille avait  déjà fait du snorkeling à Charm el-Cheikh et ils connaissaient mais moi je n’avais pas participé. C'est vraiment unique. Les coraux sont très, très beaux. Il y avait tellement d'espèces différentes de poissons qu'à chaque fois qu'on tournait la tête, on en trouvait une nouvelle. L'équipage du bateau était très agréable, très Aussies et bien qu’ils fassent ces expéditions à longueur de temps, ce n’est pas l’usine du tout. Comme nous sommes hors saison il y a peu de monde et c'est vraiment bien. Nous avons fait la connaissance de deux jeunes français qui nous ont trop fait penser à tes neveux. Ils terminaient un périple de quatre mois : Asie, New-Zélande, Australie. Ils avaient démissionnés pour réaliser ce rêve. Nous avons dîné avec eux et ils étaient vraiment charmants. Pour tous ces jeunes diplômés, le monde n’est qu’un grand jardin et ils prennent l’avion comme nous nous prenions le train. 

 

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Le dernier jour nous avons fait une deuxième sortie sur un catamaran dans les Low Islands, plus près de la côte. Équipage tout aussi agréable. Cette fois-ci il y avait encore d'autres poissons différents avec encore des couleurs fabuleuses et j'ai vu mon copain Némo (on m’accuse d’avoir une mémoire de poisson rouge !).

Nous avons surtout vu des tortues, d'une cinquantaine à quatre-vingt cm de diamètre. Mari chéri te dira qu'il s'est fait traîner par une qui faisait plus d'un mètre de large mais moi, je ne le crois pas ! Nous portions tous des combinaisons de protection fines : protections contre les raies à épines, méduses... Malheureusement, après, cela s'est gâté pour moi car nous avons dû aller dans une barcasse à fond de verre, leur annexe, et la mer avait commencé à se former et... tu devines la suite : j’ai été malade. Au retour, j'ai haï tout le monde et mari chéri aussi... PLUS JAMAIS SUR UN BATEAU sauf un ferry si c'est le seul moyen de locomotion !

Mais dimanche, j’étais réconciliée avec la vie : il y avait un petit marché local, nous y avons acheté des bananes, des mangues, des salades et fritatas faits maison et sommes allés déjeuner sur une plage juste à côté, à l'ombre de je ne sais quel arbre... le rêve !

 

australie ile

 

Voilà, petite tante. Il ne me reste plus qu'un morceau de mon journal à t'envoyer, la fin du voyage vers Ayers Rocks, au centre du pays. Mais, pour l'instant nous filons vers la plage à nouveau car le temps doit changer et il faut en profiter.

Je t'embrasse affectueusement.

Florence


crédit photos : mon compagnon de voyage  

 

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jeudi 9 août 2012

Lettre du 9 août 2012. Plantation de café et kangourous

 

 

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Ma chère tante,


J’ai bien reçu ta lettre hier. Merci pour les nouvelles. Voici la suite de mon mini journal (je te mets beaucoup de photos de petits wallabies car je sais que tu aimes les animaux) : 

Hier nous étions dansune distillerie de jus de mangue. Très intéressant. Mais la guide a suggéré que l'on pouvait utiliser leur liqueur pour finir des restes de whisky. Oups ! Mari chéri, que tu sais amateur éclairé, s'est bien tenu et n’a pas bronché !

Nous sommes allés également visiter une magnifique plantation de café dans un site superbe. La plantation était immense et nous avons fait le tour sur des chemins défoncés dans un vieux minivan avec un air conditionné poussif. Tu aurais adoré notre guide : l'australien typique, bien mieux que dans Australia, un gars qui a fait du cattle station (ranch de bétail) dix ans,  chapeau de l'outback sur la tête, buriné par le soleil, en short avec chaussures ad hoc, (très belles jambes avec des poils blonds tout frisés !) et surtout avec un accent australien à couper au couteau. Une seconde d'inattention et tu ne savais plus s’il parlait du café ou du temps qu'il faisait. Ton neveu Victor qui imite à merveille les accents (et est à Sydney actuellement) se serait régalé !


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C'était aussi une plantation de bananes et de papayes. Nous avons dégusté les meilleures bananes que j'ai mangées depuis d'Hawaï, il y a bien longtemps. Tu sais, parfumées et juteuses, quelque chose qu’on ne trouve pas sur nos marchés. Pour les papayes, nous nous sommes abstenus (nous avons un contentieux avec les papayes depuis qu'à l'ile Maurice un des enfants ait dit que cela avait un goût de… non, je ne peux pas te l’écrire. Goûte-en, ma petite tante, et donne-moi ton avis !).

  

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Dans un autre site j'ai enfin vu mon premier kangourou (un wallabie à vrai dire). Nous avons pu nous approcher facilement, et comme ils voient souvent des touristes ils n'étaient pas sauvages. Il y avait une maman avec son bébé dans la poche, c'était trop joli. Mari chéri a pris des photos. Ce qui est aussi fabuleux, c'est que nous sommes hors saison et donc, presque toujours seul sur les sites.

 

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Ils sont beaux mes wallabies, n’est pas ? Il fait enfin très beau. 
Je t’embrasse très fort.

Ta nièce affectionnée

 

Florence

 

crédit photos : mari chéri    

 

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lundi 6 août 2012

Lettre du 6 août 2012. Fin de la rainforest

 

 

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Ma chère tante,

 

Suite du feuilleton from « down under * » :

 

J+7

Nous avons quitté la rainforest. J'avoue que deux jours avec humidité totale et pluie presque constante, cela suffisait. Mais c'était magique (et pas seulement grâce au champagne !) 

Le dernier jour dans cette région nous sommes allés sur une île au bout du monde, une réserve encore plus protégée que le reste. C'est un des seuls endroits au monde où la rainforest arrive en bord de mer, ce qui donne ces sortes de marais que l'on appelle mangroves. Mangroves où tu as l'impression que si tu te coupes il faudra t'amputer si ce n'est pas désinfecté dans les deux heures. Un mix de la jungle de Tarzan et d'African Queen.

 

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Nous nous arrêtons dans un café de ce bout du monde. Ambiance humide, tout colle, ventilateur au plafond à pleine puissance, dans un coin l'éternelle télévision avec deux chanteurs très laids (si je t’assure, vraiment laids !)  qui font un duo que personne n'écoute. Le patron est un peu grumpy (grognon), le moins aimable parmi les australiens que nous ayons rencontrés. Dans une vitrine réfrigérée les gâteaux habituels sous cellophane. La terrasse est sous la pluie, le ciel est bas, il fait sombre car la rainforest nous entoure. Pourtant nous sommes presque au bord de l'eau, une cinquantaine de mètres nous séparent de la plage, une magnifique plage de sable blanc. Il règne une atmosphère d'abandon et de solitude incommensurable...

  

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Je te laisse ma tante, il y a une éclaircie, enfin, et nous allons à la plage. Je t’envoie la suite dans quelques jours.

 Je t’embrasse affectueusement

 

Florence

 

* down under : surnom de l'Australie, littéralement en-bas dessous. Allusion au fait que l'Australie est le seul grand pays avec la Nouvelle-Zélande dans l'hémisphère sud, « en bas » du globe terrestre 


 

 

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vendredi 3 août 2012

Lettre à ma tante du 3 août 2012. Sydney et la rainforest.

 

 

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Ma très chère tante,

Nous sommes arrivés hier en Bretagne. Nous t’abandonnons à nouveau pour quelques semaines comme d’habitude. En préparant nos bagages j’ai retrouvé un journal que je t’avais écrit il y a deux ans lorsque nous sommes allés en Australie. Je ne te l’ai jamais envoyé. Comme deux de tes petits neveux sont dans ce pays, j’ai pensé que cela t’intéresserait de le lire. Je te le livre tel quel :

  

Fin février 2010

Un petit coucou d'Australie pour que tu saches que les crocodiles ne m'ont pas dévorée. Je t'ai fait un petit feuilleton pour occuper tes soirées.

 

Australie J+5

Nous sommes restés déjà deux jours à Sydney qui est une très jolie ville, à taille humaine. Du haut des mes cinq jours de vie en Australie je trouve que c'est un pays très agréable à visiter, les australiens sont cool, pas stressés et très aimables avec les étrangers. Pas de queue, de la place pour tout le monde... on s'y installerait presque si ce n'était si loin de tout ! Je trouve aussi que les Aussies ont bien plus de style que les Californiens, ils font plus penser aux américains de Nouvelle Angleterre mais il y a indéniablement une influence british. Les filles savent ce que c'est qu'une robe, des talons, il y a une certaine élégance en général (des nappes en tissu dans les restaurants et des petits détails de rien comme cela) que tu n'as pas aux US. C'est l'Angleterre en plus décontracté ! Mais encore une fois, je ne suis là que de puis cinq jours !

 

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Rain Forest

 Mardi matin, nous prenons l'avion pour Cairn, au Nord, vers la rainforest (forêt humide) et arrivons dans un Eco Lodge Hotel. Imagine un hôtel fait de petites unités (nous sommes loin des Hyatt gigantesques) disséminées dans la rainforest. Inutile de préciser qu'il fait 28°C avec 80% d'humidité. Ventilateur et air conditionné obligatoires. La chambre a un balcon et un spa sur ce balcon. Lit à baldaquin avec voilages autour, meubles en bois, bougies parfumées et bruits de la rivière... humm... en plus mari chéri, qui sait  faire les choses avec style, a commandé du champagne...  le reste est « private and confidential » !


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Le papier ramollit, tout ce que tu touches est poisseux... mais la rainforest, c'est impressionnant. Nous sommes sur la terre des aborigènes (en fait, en me relisant je m’aperçois que c’est idiot d’écrire cela, la terre des Aborigènes, c’est partout en Australie !) et hier l’un d’eux était notre guide et nous a fait faire un tour dans la forêt. Je suis en train de lire le récit de la vie de son grand père écrit par une américaine qui a recueilli son témoignage. C'est passionnant et triste à la fois.

 

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Je te quitte ma petite tante. La suite dans ma prochaine lettre.

Je t’embrasse

 

Florence

 

Ps : il fait un temps affreux depuis le début de notre séjour !


 

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