mercredi 25 janvier 2012

Constance, brume sur un lac

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Ce matin un rideau a été tiré sur le lac et la brume recouvre tout. La terrasse rafinée de l'hôtel a un air de lendemain de fêtes. Un petit air désolé et abandonné de ces lieux qui ont vu beaucoup de rires et puis qu'on a désertés. Comme lorsqu'on quitte au petit matin une soirée élégante, les fauteuils de rotin tressé, les couvertures en fausse fourrure et les grosses boules de Noël posées sur les tables ne sont plus tout à fait à leur place. 

La salle du petit déjeuner est une grande rotonde qui donne sur le lac. La brume assourdit et engourdit les sons. L'atmosphère feutrée qui est celle des grands hôtels amplifie encore cette impression un peu fantomatique et romantique. On se sent dans un monde à part. De temps en temps un sportif courageux qui court le long du lac émerge de la brume et disparait aussitôt. Comme s'il sentait qu'il n'a pas sa place dans ce tableau en apesanteur dans le temps. 

Plus tard le soleil percera et la brume évanescente laissera place à un ciel bleu de carte postale. La rive paraîtra alors dans sa splendeur des temps passés. La ville a eu la chance de ne pas être aplatie comme ses voisines pendant la dernière guerre. Sa proximité avec la Suisse toute proche l'a sauvé, les alliés ayant trop peur de bombarder un pays neutre. Orgueilleuse et fière, elle exhibe ses charmantes rues tortueuses du centre ville médiéval et ses belles façades en front de lac du siècle dernier. Petite ville de province un peu endormie, avec son tramway, ses voitures et ces gens pressés de rentrer chez eux, son lac lui confère un charme indéniable et un romantisme inégalé.

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