Béthléem est en territoire palestinien. Check point. Le soldat fronce les sourcils car aucun des sept passeports du groupe ne porte le tampon d’entrée israélien. Afin de ne pas avoir de problèmes si l’un d’entre eux se rend en pays arabe, ils ont demandé à ce qu’il ne soit pas aposé. Puis le garde-frontière réalise que nous sommes français et se déride. Il connait un joueur israélien qui joue au foot à Brest. Cela détend l’atmosphère et ils passent sans plus de problèmes.
Le mur est là, omniprésent. « Les palestiniens se réapproprient le mur » est-il écrit dans le guide Lonely Planet. Eux ne voient que cette muraille grise de cinq mètres avec des barbelés en haut et couverts de graffitis sales. Un mur qui sépare deux mondes qui n’ont plus aucune chance de se rencontrer. Le guide qu’ils récupèrent à Bethléem n’a le droit d’aller voir sa famille de l’autre côté que deux fois par an, à Noël et à Pâques, et seulement deux jours. Il a des amis juifs qu’il ne peut plus rencontrer. Une grande et jolie maison à la frontière a été entourée sur trois côtés par le mur. Des paysans doivent faire un détour de plusieurs kilomètres pour aller aux champs.
Dans ce territoire chrétien, ils ont retrouvé les guirlandes et les décorations de Noël. Un grand sapin artificiel est au milieu de la place. Pour se garer, c’est la foire d’empoigne. Une altercation commence devant leurs yeux. Le garde responsable de l’entrée a un fusil mitrailleur dans le dos. À un moment il prend son fusil. Mais c’est simplement parce qu’il le gêne dans ses mouvements. Avec cette langue qu’ils ne comprennent pas, on croit toujours qu’ils vont en venir aux mains. Ils visitent le lieu où est né Jésus. Alors qu’ils sont dans le cloître devant la crèche, ils entendent le mollah qui appelle à la prière du minaret tout proche. C’est assourdissant. Le guide chrétien fronce les sourcils. Cela fait partie des petites provocations perpétuelles des différents camps. Il y a peu de touristes ou de pèlerins. Les medias ont fait peur et le tourisme a fortement baissé ces derniers temps. L’économie de la région s’en ressent. Ils déjeunent en territoire palestinien. Ils sont les seuls dans le restaurant immense. Pas beaucoup de sourires de la part de leurs hôtes. On sent ces gens malheureux et tristes.
à suivre...
BD extraites l'excellent livre BD de Guy Delisle, Les chroniques de Jérusalem.
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