jeudi 15 septembre 2011

« Et maintenant on va où ? »

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Un des bruns de la famille et moi décidons d’aller au cinéma. Pas rancunière je lui laisse le choix. La dernière fois, mal m’en a pris car nous sommes allés voir un navet interplanétaire, Le choc des Titans. Un film pop corn comme mon brun les appelle. Soit un film qui n’a d’intérêt que par les pop corn que l’on achète pour manger pendant la séance. Mon brun allait avoir du mal à remettre les pendules à zéro. Mais il l’a fait et de magnifique façon.

Nadine Labaki, ce nom vous dit quelque chose ? C’est vague ? Cherchez bien… Oui c’est cela, ce joli film il y a trois ans, Caramel. L’actrice réalisatrice et scénariste a récidivé avec Et maintenant on va où ? Le lendemain alors que j’écris ces lignes, je suis encore sous le charme.

L’action se passe au Liban dans un petit village qui a réussi à résister à la guerre fratricide que se livrent chrétiens et musulmans. C’est l’alliance des femmes du village pour résister et résister encore, pour lutter de toutes leurs forces afin que les hommes du village ne soient pas contaminés par cette haine aveugle qui détruit tout autour d’eux et remplit les cimetières d’hommes jeunes et qui étaient pleins d’avenir.

Et elles trouvent des solutions, pas la solution ultime mais elles essaient tout. Ces femmes sont fortes, déterminées, courageuses, pleines d’idées (quelques fois plutôt originales) pour arriver à leur fin et empêcher leurs hommes de prendre les armes. Elles sont toutes belles, ces femmes musulmanes ou chrétiennes, la plupart pour la première fois devant la caméra. Les émotions sont exprimées par de petits gestes, des regards ou carrément des coups de chaussures sur la tête au fils récalcitrant !

Car ne vous méprenez pas, c'est une tragédie, mais c'est aussi une comédie. La réalisatrice a dit en parlant des Libanais : « on a appris à dédramatiser les choses, à tourner en dérision notre malheur ». Alors on passe du rire aux larmes sans préavis. Et de nouveau du drame au cocasse. Vous rirez, vous pleurerez dans la même minute. Et puis, comme par effraction, la réalisatrice introduit également de la comédie musicale, émouvante ou entrainante. Il y a un incessant changement de rythme, à l’image de la vie de ces villageois qui s’en sortent comme ils peuvent dans ce pays en guerre. Et, aux dernières minutes, on comprend enfin le titre du film.

Dans le cinéma le public réagissait franchement, parfois la salle riait et parfois on sentait les gorges se serrer. A un moment Nadine Labaki pique une colère épouvantable, écœurée devant tant de gâchis et elle met tout le monde à la porte de son café. Sublime en femme amoureuse, elle est alors magnifique dans sa colère, une sorte de beauté sauvage qui ne supporte plus cette tension perpétuelle.

Ce film est fabuleux, les dialogues sont savoureux, les émotions sont vraies et la musique est envoutante. Au festival de Cannes, il a eu la mention spéciale du Jury Oecuménique et le prix François Chalais, mais on s’en moque un peu. Allez le voir, vous ne le regretterez pas : vous rirez, vous pleurerez et je suis sûre que vous l'aimerez.

 

 

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le film sur allociné.com  
une critique

 

 

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