lundi 31 décembre 2012

Les vélos tricotés de Melbourne

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Au détour d'un carrefour, elle découvre un porte vélo tricoté. Oui, tricoté, c'est à dire recouvert de fils de couleur organisés ensemble. Donc, c'est bien du tricot ? Manifestation du « yarnbombing », un mouvement un peu bizarre qui serait né au Texas en 2005 (?) et qui consiste à recouvrir le mobilier urbain et même les arbres avec du tricot ou du crochet. Curieux, n'est-ce-pas ? Et contrairement aux tags, c'est encouragé par les pouvoirs publics s'il n'y a ni dégradation ni vandalisme. Alors, au début de l'hiver (juin en hémisphère sud), les arbres, les poteaux, se sont vus agrémentés de cache-nez multicolores. La nuit, des bandes organisées se sont données un délicieux frisson d'angoisse et de délinquance encadrée en décorant le mobilier urbain de Melbourne. Une maille à l'endroit, une maille à l'envers, qui eut cru que ce put être si drôle ? Puis des magasins ont fait des opérations marketing et organisé des concours de vélos tricotés. Et hop le mouvement a démarré. Une maille à l'endroit, une maille à l'envers... 

Ils sont fous, ces australiens ! 

Il y a même une journée internationale du « yarnbombing » : le 11 juin... enfin, il n'y en a eu qu'une jusqu'ici.


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Crédits photos : Marguerite Legros


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mardi 25 décembre 2012

Beach Christmas ou les rois mages à la plage

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Témoignage d'un Noël dans l'hémisphère sud à Sydney. Dépaysant, déroutant et insolite. 

 Les joueurs de beach volley ont des bonnets rouges et les rois mages se promènent le long de la plage sur des chameaux locaux. 

Crédit photo : Marguerite Legros

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lundi 24 décembre 2012

Melbourne, la rue

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À Melbourne le spectacle est vraiment dans la rue. Dans le CBD (central district business) c'est plus raisonnable, mais partout ailleurs c'est un peu la folie. Nous sommes ici au bout du monde, et on a l'impression que les codes qui nous régissent (et nous emprisonnent quelque fois) depuis des générations ont été jetés à la mer. Et comme l’héritage des melbourniens est majoritairement  anglais, le résultat est un peu déjanté parfois. Alors il ne faut pas toujours chercher l’harmonie et l’esthétisme classique. Non, il faut regarder et en prendre pleins les yeux.

Ici les jupes sont courtes, très courtes. Ainsi celle de ces deux jeunes filles qui montent dans le tramway. Elles sont habillées pour sortir. L’éternelle petite robe noire pour l'une d'elle... enfin, non, pas tout à fait. Style année 60 relooké. Elle arrive à peine à mi-cuisse. Depuis la ceinture, le dos est entièrement en tulle transparent noir. Le devant de la robe est noir mais une large bande de tulle au milieu fait que le tout est très indiscret. Avec ses bottines noires l’ensemble est esthétiquement discutable mais surtout la robe est très très audacieuse. Il est sept heures du soir, nous sommes lundi c’est l’heure où tous le monde sort pour dîner. Dans un autre pays, sous d’autres latitudes toutes les têtes se tourneraient. Ici, non, les gens continuent à discuter tranquillement, sans remarquer autrement la tenue de la passagère. Tolérance ou indifférence ? Tolérance, semble-t-il car les australiens sont très amicaux et, loin de l'indifférence morose des parisiens, engagent facilement la conversation avec de parfaits inconnus, dans le bus ou ailleurs.

Mais le melbournien parfois donne vraiment l’impression de s’habiller le matin au hasard, selon ce qui lui tombe sous la main. Et comme, ici les quatre saisons peuvent alterner dans la même journée (comme à Londres, dit-on), tout le monde n'est pas forcément en phase. Et on voit des assemblages curieux, un jupon en tulle avec des bottes fourrées, une couronne de fleurs en plastique sur des cheveux bleus (si, si, c'est vrai, elle l’a vu !), des collants opaques brillants avec des dessins flamboyants sur une jupette de polyester transparente… Elle voit une jolie fille qui passe avec une jambe entièrement tatouée. Car les jambes, les bras, les cous, les mains sont tatoués. Cette mode du tatouage est une déferlante à Melbourne. Ce n’est pas réservé à une population marginale et personne ne s’étonne. 

Mais là, elle vous laisse, elle vient de trouver un autre vélo tricoté et doit prendre des photos.

Have a good one, mate !


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Crédits photos : Marguerite Legros


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samedi 22 décembre 2012

Melbourne, la ville de toutes les folies

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Elle est à Melbourne depuis une semaine. Melbourne est en fait une ville où il n’y a pas grand-chose à visiter. Une fois que vous avez vue la gare victorienne, le NGV (National Gallery of Victoria) et un ou deux parcs, vous en avez fait le tour.

Mais si vous vous arrêtez là, vous manquez l’essentiel. Car Melbourne est une ville qui se vit, plus qu’elle ne se visite. Il faut regarder les gens, explorer les ruelles, aller dans les cafés, les restaurants. C'est une ville jeune qui bouge et la créativité est à fleur de peau.

Sa fille et elle ont loué un loft dans le quartier de Fitzroy. Ce quartier est un des plus vieux de Melbourne. Les premiers colons se sont installés là. Il en reste quelques façades qui confèrent aux rues un charme indéniable. Puis au fil des ans le quartier est devenu un peu mal famé. Il est actuellement réhabilité et est connu pour le street art. Dans chaque ruelle, à chaque coin de rue, elle voit des tags tels qu’elle n’en a jamais vu. Un art vivant et coloré, original et plein de vie. Un art aussi qui évolue et ne se fige pas. Sa fille, qui vit dans la ville depuis plusieurs mois, est curieuse et aime découvrir de nouvelles cultures. Elle lui montre ses coins préférés. Un jour elles passent dans une petite ruelle. Les murs sont couverts de dessins de toutes sortes, pas les graffitis faits à la hâte en ayant peur que les autorités arrivent. Non, ces sont de vrais dessins et peintures qui ont pris des heures à être réalisés. Certains sont en reliefs, d’autres sont incongrus et n’ont ni queue ni tête comme cette série de dessins de slips kangourous dont certains ont des ailes. Oui, dit comme cela, cela semble complètement ridicule, mais là-bas, dans cette ruelle, dessinés sur cette porte en bois, cela l’a fait rire.

 

Deux jours après elles repasseront devant la ruelle. Un artiste sera en train de repeindre un mur et de refaire totalement un desssin. Elle vérifie : ses slips kangourous sont encore là.

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Crédit photos : Marguerite Legros

 

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dimanche 25 novembre 2012

Le coma d'Alphonse

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Alphonse, c’est son mac, celui avec une pomme.

Un soir, alors qu’elle converse tranquillement avec lui, Alphonse se bloque, se gèle, devient tout d’un coup insensible à toutes simulations. Menace, déclaration d’amour, chantage au suicide, rien n’y fait. Elle a beau utiliser tous les moyens connus pour le ramener à la vie, il tombe dans un coma profond et, semble-t-il, irréversible. 

 

À l’hôpital où, affolée, elle le conduit en urgence, on programme une greffe du cerveau avec changement de disque dur et deux jours d’hospitalisation.

Elle rentre chez elle. Un peu inquiète, naturellement, comme toujours, lorsqu’on laisse un être cher à l’hôpital. Mais en même temps, elle éprouve une étrange sensation de liberté.

Il faut dire aussi que, ces dernières années, Alphonse et Smartphone sont devenus très amis avec Web et l'invitent sans arrêt à la maison avec sa bande, Facebook, Twitter et le petit nouveau WhatsApp. Et ils se montrent très envahissants au fil du temps. Il y en a toujours un qui est là. Elle les aime bien, mais parfois, elle étouffe.

 

Aujourd’hui, elle se sent légère et un peu irresponsable. Déconnectée. Alors, profitant de l'absence d'Alphonse, et avec le sentiment de faire l’école buissonnière, elle met tous ces amis chronophages à la porte. Inconnue et anonyme dans sa ville, elle passe la journée comme elle le faisait avant de les connaître, sans tenir le monde dans le creux de sa main. Et elle s’aperçoit le soir qu’elle a passé une très bonne journée, libre. Et la planète tourne toujours.

 

Alphonse rentre le lendemain soir, et après une courte convalescence, reprend vite sa place à la maison. Et ses amis avec.

 

 

 

 

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lundi 12 novembre 2012

L'homme au chien

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L'homme essaye d'avancer. Il ne peut faire un pas sans être arrêté. Tous les deux ou trois mètres il doit stopper car des badauds veulent lui parler. Il ne promène pas un adorable bébé, non. L'objet de toute cette attention est plutôt gros, balourd et sans grâce. C'est un basset hound, une sorte de tronc sur pattes à l'air totalement endormi (il parait que sous ces airs-là, le basset hound est un chien très vif). Le chien, avec sa laideur placide et ses yeux aux paupières tombantes fait assez penser à un nounours, un nounours de quarante kilos, mais un nounours quand même. La femme qui les regarde pense au chat de son frère, qui'ils appellent chat-chien tellement il est gros. Ce chien-là est son homologue dans le genre canin.

Et elle observe avec intérêt comment cet animal mal proportionné et indolent devient un magnifique véhicule de communication entre des personnes inconnues. Max, c'est ainsi que la bête s'appelle, participe activement à la vie sociale de son maître. Pour un peu la femme soupçonnerait celui-ci de le promener à seule fin de provoquer des rencontres. 

Pendant ce temps l'ami de l'homme farfouille dans les stands de la brocante. Lui, qui tient le monstre en laisse, n'a aucune chance. Pas le temps, trop occupé à parler avec les admirateurs de Max. 

Alors si vous voulez communiquer et faire des rencontres, oubliez les enfants et n'empruntez pas l'ange blond de vos voisins. Non, moins contraignant et plus docile, empruntez plutôt son chien !

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vendredi 2 novembre 2012

Les US, là où le XXXL est roi.

   

 

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USA, pays de la démesure. Les ouragans y sont plus monstrueux et font évacuer New-York. Les tours sont plus hautes, les obèses sont plus gros qu’ailleurs et « a small coffee » fait un quart de litre.


Alors la politique n'échappe pas à la règle et les bourdes sont encore plus énormes qu'ailleurs. Les propos du 20 août dernier du candidat au sénat Tod Akin en témoignent : « De ce que j’entends de la bouche des docteurs, la grossesse après un viol est très rare (...). S’il s’agit d’un véritable viol, le corps de la femme essaie par tous les moyens de bloquer tout ça » !!! Cela relègue le « casse-toi pauvre con » de notre précédent président et le bras d'honneur d'un député au Sénat au rang de chahut de patronage. Ces paroles de l’élu américain ont été qualifiées de « choquant » et « d'insultant ». Disons plutôt qu'ils dénotent d'une ignorance crasse et d'une bêtise abyssale à notre époque. Il est ahurissant de penser qu’ils ont été tenus par un membre de la commission des sciences de la Chambre des représentants. Mais par quelle distribution de cartes truquée a-t-il pu atterrir dans cette fonction ? Et cet individu vit au pays qui a envoyé des hommes marcher sur la lune, un pays qui est une des premières puissances économiques du globe ? C’est à croire qu’il a été élevé au XIXe siècle.


Quant à la qualification du viol de « legitimate » ce qui se traduit par viol légitime, on reste sans voix. Il y a donc des cas où le viol est légitime ? Lesquels ? Ceux utilisés comme arme de guerre en Lybie, au Congo, en Côte d'Ivoire et en général dans les guerres modernes ? Ceux des tournantes dans les banlieues ? où le viol conjugal peut-être ?

L’homme s’est rétracté en bredouillant qu’il avait beaucoup de compassion pour les femmes qui étaient dans ce cas là, et blablabla… Devenu un paria politique, il a malgré cela refusé de se retirer de la course au poste de sénateur et est toujours en lice. Il a même trouvé des supporters pour continuer à payer sa campagne. Cette semaine il a dépensé 1,75 millions de dollars de pub dans son état. Évidemment les démocrates ont eu beau jeu d’exploiter de faux-pas monumental mais au delà de cela, on espère que nos voisins d’outre-Atlantique de quelque bord qu’ils soient, ne confient plus jamais à ce Monsieur Akin un mandat électif d’aucune sorte, et qu’ils lui fassent un enterrement politique de première classe. Mais, malheureusement et contrairement à ce qu'on aurait pu croire, il n'est pas encore mort. Il bouge encore.

 

 

 

 

 

 

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dimanche 28 octobre 2012

Promenade dans Munich.

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C’est le moment de l’automne où les roux l’ont largement emporté sur le vert. Les feuilles jonchent les trottoirs et un parfum bien spécifique de sous-bois monte du sol. Les feuilles crissent sous les pas et volent avec le vent. Ce subtil et parfait équilibre d’humidité et de température ne dure jamais très longtemps. Bientôt la pluie et la diligence des services municipaux feront place nette et ils achèveront de nous emporter vers la nudité glacée de l’hiver. Mais, aujourd’hui, à Munich, Il ne manque qu'un petit rayon de soleil pour que le tableau soit parfait.


Elle déambule dans les rues le nez en l’air. Elle aime regarder le gens, les maisons, les magasins. Alors elle marche un peu au hasard. Partout des petits parcs, placettes et des rues plantées d’arbres. Par une volonté délibérée et concertée, la ville a mis en place des réseaux d’espaces verts, a créé des biotopes* dans des corridors verts et sur les berges de l’Isar, le fleuve qui la traverse. Elle a développé aussi une ceinture verte et a relégué les gratte-ciel dans un quartier bien délimité. Tout cela fait partie d’un vaste plan à long terme pour faire de Munich une ville « durable » et cela lui donne un aspect très aérée et bucolique. 
Munich, une ville à la campagne ?


Ses pas la mènent dans un parc entouré de très hauts murs de briques rouges. A l’entrée, un pictogramme indique que c’est interdit aux vélos et aux chiens. Puis elle s’aperçoit qu’en fait, c’est un cimetière. Un petit cimetière urbain planté de très grands arbres. Les tombes petites et bien alignées à leur pied sont des chef d'œuvres miniatures d’art horticole. L’une d’elle attire son regard. Elle est encore plus élégante et nette que les autres. Pas d’ostentation, non, de la simplicité. Des objets en bois sont plantés, support de phrases pyrogravées. Elle ne comprend pas les mots mais elle imagine sans peine leur signification. On perçoit que la tombe a été plantée et soignée avec beaucoup d’amour et de larmes. Accrochée sur une croix, la photo d’une ravissante jeune femme sourit à l’objectif, pleine de vie et de confiance vers l’avenir. C’est triste et beau à la fois. 

Alors tout d'un coup elle a froid et s'aperçoit que le ciel est gris.

 

Elle rentre à l'hôtel en faisant attention aux vélos, très nombreux, qui roulent vite, très vite et qui, sûrs de leur droit, foncent sur la partie du trottoir qui leur est réservée.

 

 

      Munich, une aire compacte et verte


* milieu biologique déterminé offrant des conditions d'habitat stables à un ensemble d'espèces animales ou végétales


 


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vendredi 26 octobre 2012

Petit bonhomme vert, petit bonhomme rouge.

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Munich, un midi.

Ils sont au bord du trottoir et attendent pour traverser la rue. À côté d'eux, une jolie munichoise tient un chien en laisse. Elle attend, elle aussi. Le petit bonhomme est rouge.  Elle, il y a bien longtemps qu'elle n'y fait plus très attention. Depuis qu'il ne faut plus donner l'exemple, rouge ou vert, elle s'en moque et, s'il n'y a personne, hop ! elle traverse.
Seulement voilà, elle n'est pas en France.

Alors ils attendent sagement. Mais c'est une petite rue et il n'y a vraiment personne. C'est quand même bête d'attendre comme cela. Ils se décident et traversent. La jolie munichoise, poussée par leur insubordination, les imite.

« Tuuuuut ! » Un coup de klaxon désapprobateur les rappelle à l'ordre. L'automobiliste est très loin et ils sont presque sur l'autre trottoir lorsqu’il klaxonne. Mais il sait qu'ils ont enfreint la règle et le leur fait savoir. Rappel à l'obéissance et à la discipline. La jeune femme leur avoue qu'elle n'aurait jamais traversé s'ils ne l'avaient fait.

Le lendemain.

Même situation, mais pour traverser une grande artère, cette fois. Mari chéri traverse en courant alors que le petit bonhomme vient juste de passer au rouge. Elle, elle attend, tout comme le reste des passants. Quelques voitures passent. Il y a très peu de circulation. Le petit bonhomme est toujours au rouge. Mari chéri, assis de l'autre côté de la route, regarde, incrédule la scène : Il n'y a absolument aucune voiture à cent mètres de chaque côté mais la dizaine de piétons qui attend de chaque côté n'esquisse pas un geste pour traverser. Différence culturelle totale !

Dans l'après-midi, elle essaiera de se conformer à la règle. Mais de temps en temps, le naturel reparaissant au galop, elle fera des écarts de conduite. Et elle sentira alors nettement dans son dos le regard désapprobateur des passants.

 

 

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lundi 8 octobre 2012

L'homme à l'écharpe

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Quand il monte dans le wagon du métro, elle voit surtout une longue silhouette élégante et une écharpe bleue gris qui flotte au vent.

C'est une de ces écharpes que l'on porte juste pour ajouter une touche de raffinement à sa tenue. Pas de celles que l'on enroule autour du cou pour se protéger du froid. Non, ce n'est qu'un accessoire qu'il porte avec une grâce nonchalante. Elle semble être faite dans une matière si douce que juste la regarder est déjà une caresse sur la peau. De la soie ou du cachemire exotique venant de Chine ou de Mongolie, elle ne sait pas. Élégant jusqu'au bout de ses chaussures de luxe, au cuir souple et lustré, l'homme à l'écharpe s'est assis sur un strapontin et emplit l'espace. Installé comme dans un salon parisien, les jambes croisées, il s''est mis à lire.

Alors sans le connaître, et parce que cette élégance parfaite l'agace, elle décide qu'il est suffisant et arrogant. Avec ces préjugés qui nous assaillent parfois sans raison, elle le trouve imbu de sa personne et le rejette. 

Et puis une vieille dame, toute fripée et rapiécée, monte dans la rame. Il n'y a plus de place assise. Avec un sourire il se lève alors pour lui céder la sienne. Et il fracasse par ce simple geste attentionné, la tour des égoïstes dans laquelle elle l'avait déjà enfermé.

L'homme à l'écharpe descend à Miromesnil, quelques stations après. Elle le suit des yeux, haute silhouette à la démarche assurée, et s'excuse mentalement auprès de lui pour l'avoir mal jugé et rejeté sans le connaître.

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lundi 24 septembre 2012

Le dimanche soir

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Le dimanche soir n'est pas un soir comme les autres.

Le week-end est presque fini et demain la semaine recommence. Déjà, dès cinq ou six heures de l'après-midi, l'esprit est ailleurs. On sent que le temps s'échappe. Un peu fatigué, vaguement déprimé quelques fois, on n'a plus beaucoup d'énergie. On traîne devant la télé ou avec un livre. C'est le soir des plateaux-télé car on n'a pas envie de faire un vrai repas. La veille, quelques fois, on est sorti, et, quelques fois, on a un peu trop mangé ou bu. Alors on met son estomac au vert « Oh, je crois que je n'ai pas très faim, une salade et un petit morceau de fromage, cela suffira ». 

Quand les enfants sont là, on prépare vite un repas avec ce qu'on trouve dans le réfrigérateur, et si on est vraiment courageux, on fait des croque-monsieur. Rien de très compliqué, il faut que cela soit simple et rapide. On ne traîne pas, demain il faudra se lever tôt. Car dans la tête, on est déjà dans sa journée du lundi. On pense à la réunion importante, aux copies qu'il reste à corriger ou au rendez-vous de dentiste du petit dernier. Ce n'est plus vraiment le week-end et ce pas encore la semaine.

Oui, le dimanche soir est vraiment un soir un peu particulier.

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vendredi 14 septembre 2012

Expérience

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Pour la première fois de sa vie, ce soir, elle se sert un verre et boit. Seule. Début de la dégringolade ? 

En fait, elle s'est souvent demandée si un jour elle n'essaierait pas de se mettre à boire. Lors de ces soirées blafardes d'hiver, elle se dit parfois qu'une légère ivresse, avec son euphorie factice, serait peut-être la solution pour chasser les papillons noirs. Mais elle ne l'a jamais fait. Alors ce soir elle a envie d'essayer.

La veille, ils ont eu des invités et il reste un peu de vin blanc au réfrigérateur. Pas n'importe lequel. Mari chéri ne sert jamais n'importe quoi à ses invités. C'est un Meursault. Autant faire bien les choses et commencer avec du bon vin. Mais sa carrière d'alcoolique en chambre débute difficilement. Elle casse le bouchon et bataille avec le tire-bouchon. Elle se sert enfin un verre. Cela lui fait drôle car elle n'a jamais servi à boire, à quelqu'un d'autre et encore moins à elle-même. Puis elle dîne et boit quelques gorgées. Il est un peu piqué. Forcément, il a pris l'air. Malgré cela, il est encore bon. Elle réalise à ce moment qu'en fait, ce n'est pas si agréable que cela, de boire seule. Il manque quelque chose, surement le partage et les rires. Finalement ce n'est pas pour elle. Alors elle ne finit pas son verre et jette le reste du vin (elle ne dira rien à mari chéri). Puis elle prend un carré de chocolat et se fait une tisane. 

Le lendemain matin, le verre vide dans l'évier est le seul témoin de sa carrière d'alcoolique mort-née. Et elle se demande alors ce qui a bien pu lui passer par la tête la veille au soir.

 

 

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lundi 3 septembre 2012

Son premier triathlon

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 Trois mois auparavant.

Sur une idée de son fils aîné, elle s'est inscrite ainsi que l'homme de sa vie à un triathlon découverte* à Gérardmer. Début septembre prochain, ils auront 30 ans de mariage. Ce sera une manière unique de le fêter. Le premier moment de stupeur passé, mari chéri adore l'idée. Il n'a qu'un bref moment d'inquiétude : « Mais je devrai t'attendre ?! ».

Et elle s'entraîne pendant les vacances.

 Jour J-6

Sur le papier l'idée était séduisante... mais elle commence à avoir des noeuds à l'estomac. Qu'est-ce qu'il lui a pris de vouloir faire un truc pareil ?! Elle a regardé sur youtube quelques vidéos. La partie natation est terrifiante. Mille deux cents personnes qui s'élancent ensemble. Elle espère presque être malade afin de pouvoir déclarer forfait. Et puis non, qu'en penserait mari chéri ? et ses enfants ? Sa fille lui a envoyé d'Australie des encouragements : « Your mind will give up ten times before your body will** » et son autre fils lui a dit qu'elle se transcenderait en compétition. Avec de tels coachs elle est blindée. Et qu'est-ce qu'elle risque, après tout ? 


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Jour J-1

Le matin, du balcon de l'hôtel, de l'autre côté du lac, ils regardent le départ de natation du triathlon XL*** que font son fils et un ami. C'est très joli. Un nuage d'éclaboussures en forme de triangle avance dans le lac, on dirait des centaines de papillons avec des bonnets jaunes qui battent des ailes. La pointe du triangle se détache vite car le premier nage comme un avion. On apprend qu'il a fait 13e aux JO de Londres. 

Puis mari chéri et elle vont retirer leurs dossards. Leur course a lieu de lendemain matin. Le stress est à nouveau là. Elle a envie de prendre la fuite. Mais pourquoi stresser ? Ce n'est qu'un sport. Facile à dire… 

Jour J

Il est huit heures du matin, il fait 13°C. Le sable est froid sous les pieds nus. Coup de pistolet. Tout le monde s'élance. C'est la pagaïe, une marée humaine qui fonce vers la bouée qu'il faut virer. Impossible de nager. C'est la panique totale. Elle suffoque. Elle boit la tasse. Un coup de coude envoie voler ses lunettes. Les papillons d'hier ont disparu, elle se sent comme une mouche empêtrée dans une gigantesque toile d'araignée humaine. Elle va se noyer, là, au milieu des nageurs indifférents. Puis elle essaie de faire fonctionner son cerveau et de chasser la peur panique qui l'envahit. Elle arrive à trouver un rythme. Elle vire la bouée. Il ne reste plus que deux cents mètres à faire. Ça y est, elle y est presque, dix mètres et puis aghhh ! Une terrible crampe lui bloque le mollet. Elle finit par se hisser sur la moquette. Elle marche vers le parc à vélo. Puis elle entend : « Allez maman, allez Florence ! » Elle ne peut pas leur faire honte et elle essaie de trottiner.

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Le parc à vélo est presque vide. Forcément elle est en queue de peloton. Mari chéri, dont l'emplacement est juste à côté d'elle, a déjà filé. A moitié congelée par le stress (l'eau était à 19°C, pas vraiment froide), elle met son casque, sa veste, ses chaussures... Elle est très lente. Raggh ! Ses lunettes se couvrent de buée. Un bénévole a pitié d'elle et lui essuie avec un mouchoir en papier. Elle sort enfin du parc. La partie cauchemardesque est terminée, maintenant il suffit de se rappeler des conseils de son fils aîné et l'aphorisme envoyé par sa fille et c'est bon. On l'encourage encore en sortant du parc. 

La partie vélo ne sera pas trop dificile et la grande côte prévue ne la perturbe pas. Il y en a qui mettent pied à terre, elle est très fière car elle continue à grimper sur son vélo. Mais évidemment question vitesse, il ne faut pas trop lui en demander. À force de se faire doubler, elle se demande s'il y encore du monde derrière. Les pieds sont toujours gelés mais elle prend le temps d'admirer la vue splendide sur le lac, en haut de la côte. Elle discute un peu avec un concurrent qui est en VTT comme elle (mais mari chéri lui a monté des pneus de route). La vie est belle finalement. L'horreur de la natation s'estompe.
Evidement, lorsqu'elle revient dans le parc à vélo, celui-ci est plein. Ils sont déjà presque tous arrivés et repartis en course à pied. La transition est plus facile. Alors qu'elle lace ses chaussures de running, un jeune lui demande si on peut déjà retirer son vélo du parc (pour le ranger)... heu... on ne joue pas dans la même cour on dirait, car lui a déjà terminé son triathlon… Il s'excuse lorsqu'il s'en rend compte. Un autre l'aide à raccrocher son vélo après avoir vu ses deux tentatives infructueuses.


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Son fils aîné l'attend au début du parcours, l'encourage et lui donne les derniers conseils. Elle double quelques coureurs... Qu'elle est forte ! Il la retrouve un kilomètre avant la fin et court avec elle. Ce garçon est un amour. Puis mari chéri, arrivé depuis plus d'une demi heure (il finira 470e sur 1200), refait les derniers trois cents mètres avec elle. Ils doublent encore une femme. Ils arrivent ensemble, la main dans la main et passent sur grand écran géant. C'est la gloire, ce sont des stars. Elle a terminé et n'est pas dernière. Ça y est, c'est une triathlète !

Le lendemain matin, elle effacera en frottant le numéro tatoué sur son bras et sa jambe, dernier vestige d'un fabuleux et terrifiant week-end.

 

* triathlon découverte : 500 m de natation + 20 km de vélo + 5 km de course à pied. 

** Votre esprit abandonnera dix fois avant que votre corps ne le fasse.

*** triathlon XL : 1900 m de natation + 93 km de vélo + 22 km de course à pied. Il le finira en 6h33, 688e sur 1300 partants. 

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vendredi 31 août 2012

Septembre, la fin de l'été

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Elle n'aime pas trop le mois de septembre. Car on a beau s'accrocher désespérément aux derniers jours d'août, il finit toujours par arriver sans qu'on puisse l'en empêcher. 

En août, on est encore vraiment en l'été. Même rentrés de vacances, on peut encore croire à la nonchalance et l'insouciance de celui-ci. Mais septembre est impitoyable. Les soirées, encore douces, sont plus courtes et il y a toujours quelqu'un pour dire : « Tiens, les jours raccourcissent, on sent la fin d'été. »  Et puis la rentrée nous cerne de toutes parts : rentrée des classes, rentrée littéraire, rentrée politique... Impossible de l'ignorer. Pourtant parfois la météo nous joue des tours et est estivale. Alors oui, on profite ce cette douceur inattendue, mais au fond de soi, on n’y croit pas vraiment. La lumière n'est pas la même et l'air n'a plus cette légèreté indéfinissable. On sait bien que c’est un leurre et que le temps des glaçons dans le rosé et des pieds nus est fini.

Octobre est plus franc. Il annonce tout de suite la couleur. On sait que les feuilles vont tomber, qu’il va falloir ressortir les écharpes et qu’un petit froid vif risque de faire son apparition. Mais au moins on est prévenu, on va vers l’hiver et on le sait.

Non, elle n’aime pas le mois de septembre, ce mois traitre et fourbe qui nous emporte sans en avoir l'air vers la nuit et le froid.


 

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lundi 27 août 2012

Scène du métro

 

métro

Un samedi dans une rame bondée du métro, en fin d'après-midi.


Son arrêt est au bout de la ligne et elle a trouvé une place assise. Un siège se libère à côté d’elle. Une mère et son fils d'environ quatorze ans se faufilent. L'ado se précipite pour s'asseoir et fait la moue à la mère pour lui montrer qu'il a été plus rapide. Celle-ci se contente d'un strapontin. Le wagon remplit de plus en plus. La mère doit libérer le strapontin et reste debout. La femme l’observe du coin de l'œil. Elle a le petit air endimanché de la provinciale qui fait une sortie à Paris et il lui manque l'indifférence blasée et ce je-ne-sais-quoi qui ferait d'elle une parisienne.

Après quelques stations, la mère dit à son fils : « On va inverser et changer nos places bientôt ». L’affirmation, qui se voudrait un rappel autoritaire, est dite d'un ton mi-sévère, mi-suppliant. Elle tombe dans l’oreille d’un sourd. L'ado ne réagit pas et continue à lire son livre d’un air narquois. Il semble qu'ils n’en soient pas à leur première confrontation. Finalement après plusieurs stations, une place se libère en face de lui et la mère peut enfin s’asseoir.

Mais c'est bientôt leur arrêt. Stressée par la peur de ne pas pouvoir descendre à temps, la mère bouscule avec impatience et sans ménagement (et sans s'excuser), la femme pour descendre, annihilant ainsi le capital sympathie qu’elle venait d’engranger à son profit. 

 Troublée par cette scène, la femme est un peu triste. Elle se demande qui est le plus à blâmer ou à plaindre. L’ado rebelle à qui la mère n’a visiblement pas appris à faire attention aux autres ? Ou cette mère qui ne semblait pas très heureuse et qui se prépare, s’il est à l’image de ce que la femme vient de voir, un avenir difficile ? 
Elle soupire. Après tout, elle n'a peut-être pas décrypté la situation correctement. Peut-être que l'ado apprendra à regarder autour de lui. Peut-être qu'il deviendra un adulte aimant dont la mère sera fière. Et peut-être aussi qu'un jour les éléphants voleront. 

 


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mardi 21 août 2012

Les mûres

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Elle est là, noire et tentante sur le bord des chemins. Elle nous nargue, et un jour on ne résiste pas. Hop ! On en croque une. Elle cache son parfum délicat sous des grains qui crissent désagréablement sous la dent. Il faut bien se concentrer pour en percevoir son arôme subtil. Rien à voir avec la framboise, cette aristocrate des marchés, qui n'est que volupté et tendresse. La mûre, elle, ne se trouve que très rarement sur les étals. Elle appartient à tout le monde, et est à portée de main. Mais elle ne se donne pas, elle se conquiert et se défend dans des ronciers quelques fois profonds et piquants. 

Un jour, on se décide : « Allez, tout le monde aux mûres ! » Car malgré les traîtres épines, il y a quelque chose de rassurant dans cette cueillette, un rappel de l'enfance, de ces moments insouciants où le temps s'écoulait doucement, même si on s'ennuyait un peu quelques fois. C'est le fruit de l'été qui nous rappelle des vacances chez les grands parents, à la montagne, à la campagne ou au bord de la mer. Des étés où il ne pleuvait jamais, car la mémoire, qui efface et oublie, a gommé les mauvais jours. 

Et le soir, les bras et jambes griffés, les doigts encore tâchés de noir, on dégustera une tarte aux mûres faite maison d'une saveur doublement inégalable. Parce qu'elle sera faite maison mais aussi parce qu'on aura retrouvé, nous, les citadins qui n'avons plus de potager, cette satisfaction primaire mais oubliée que donne la reconnexion avec les produits de la terre. 

 

Ma tarte aux mûres des vacances 

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mercredi 15 août 2012

Lettre du 15 août 2012. Ayers Rock et fin du voyage

 

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Ma chère tante,

 

 Aujourd'hui nous sommes tous allés cueillir des mûres dans les chemins creux. Mmm ! Reste à faire la confiture. Les vacances sont presque finies et nous rentrons bientôt à la maison. Voici la fin du petit journal de ce voyage en Australie. 

 

Ayers Rock

Nous sommes maintenant au centre de l'Australie à Ayers Rock. Changement de décor complet, humidité quasi inexistante, trois hôtels au milieu du désert, ou plutôt du bush, du sable rouge (rouillé en fait, il contient du fer !) et des buissons et petits arbres tordus et chétifs. Hier lever de soleil et breakfast dans le bush (eggs and bacon roll, pâtisseries...) avec un guide, et ensuite trois heures de marche (11km) autour de l'Uluru, leur montagne sacrée. Aujourd'hui, re-lever de soleil et marche autour d'une autre montagne sacrée (7,5km). Nous avons vu par trois fois des kangourous sauvages. Il y avait aussi des chameaux qui sont une vraie plaie ici. Le gouvernement vient juste de décider de les éliminer et ils en ont tués trois mille en décembre. Laissés par les premiers colons, ils ont proliféré et font beaucoup de dégâts. 

 

 

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Nous aussi sommes allés dîner à un barbecue australien : alligator, kangourou... Je t’avoue que je suis restée     en terrain connu et j'ai pris des crevettes ! 

Je suis en train de lire un livre fabuleux sur l'Australie, « A town like Alice » qui se passe en AustralieLe temps est idéal ici mais nous avons troqué les moustiques pour les mouches. C'était réellement à devenir fou avec ces mouches. Ce n'est pas de chance, c'est parce qu'il a plu la semaine dernière (assez rare quand même) qu’elles sont si nombreuses.

Demain, voyage en bus de cinq heures pour Alice Springs, je suis un peu inquiète, les conditions de transport se détériorent, nous finirons peut-être en stop !

 

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J+15. Fin

Dernier bain dans la piscine (superbe) avant Alice Springs. Puis nous attendons le bus. J’ai fini le livre passionnant  « A town like Alice » (Alice Springs) dont je te parlais. Il raconte les premiers temps de l'Australie quand presque tout était à créer il y a 60 ans.

Le voyage en bus valait le détour. Imagine des routes toutes droites, très larges et qui n’en finissent pas dans un désert blond et poussiéreux. Mais un vrai désert, où les téléphones ne passent pas et où si tu tombes en panne, je ne sais pas trop ce qui se passe. Au seul croisement que nous avons vu, il y avait une pancarte du style « Sydney 1723 miles » ou « Perth 2240 miles ». Impressionnant ! L’Australie est un pays gigantesque dont une toute petite partie seulement est habitée (et habitable).

D’Alice Spring je n’ai presque rien à te dire. Nous ne sommes restés que deux nuits. Pour la première fois de notre séjour nous sommes confrontés à l’insécurité. La ville fait face à un problème de délinquance important et ces délinquants sont en majorité des aborigènes. Alcoolisme et drogue font des ravages parmi eux. C’est très triste et le problème des générations volées l’est encore plus. Tu te rends compte que jusqu’à 1969 on retirait les enfants métis aux mères pour les confier à des orphelinats, des internats ou des familles blanches d’accueil ? 1969 ! Mais c’était hier ! Au restaurant le soir, on nous déconseille clairement de rentrer à l’hôtel à pied. Alice Springs restera le seul point noir de notre séjour.

 

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Voilà, ce petit journal s’arrêtait là. Nous sommes restés encore deux jours à Sydney chez nos amis mais je n’ai plus de photos à te montrer car nous avons oublié notre appareil dans le bus pour Alice Spings. Il finira par nous revenir après plusieurs mois de pérégrinations diverses autour du globe. Je me rappelle être allée au zoo de Sydney qui est fabuleux. Les girafes ont une vue unique et très prisée sur la baie ! Et, oui, j’ai admiré de jolis koalas en train de grignoter les feuilles d’eucalyptus, perchés de façon invraisemblable dans leur arbre. C’est là que j’ai acheté la peluche que je t’ai rapportée.

 Ma chère tante, j’espère que j’ai pu te transmettre le plaisir que j’ai éprouvé pendant ces trois semaines en Australie. Tu pourras peut-être mieux imaginer grâce à cela la vie quotidienne de tes deux neveux en ce moment. Pour ma part deux ans après ce voyage, j’ai encore des étoiles dans les yeux lorsque j’y repense.

 

Je t’embrasse affectueusement

Florence

 

 

 

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dimanche 12 août 2012

Lettre du 12 août 2012. La barrière de corail

 

 

australie plage

 

Chère tante,

Nous venons d'avoir trois jours de temps fabuleux. La Bretagne comme on l'aime ! Voici la suite du journal. 

 

J+10. Port Douglas, la barrière de corail 

Aujourd'hui, un peu de shopping à Port Douglas. Mari chéri a trouvé le moyen de s'acheter le maillot de bain qu'il avait vu en vacances en Bretagne l'été dernier, marque française qu'il a payé moitié prix. Très chic, n’est-ce pas, d’acheter un maillot de bain de marque française à l’autre bout du monde ?! 
Il pleut cet après midi mais c'est une pluie à 28°C. 
Demain nous allons sur la barrière de corail. Il se peut qu'en mer le temps soit meilleur, ce serait mieux pour le snorkeling (plongée avec tuba). 

Ah oui ! J’oubliais : nous sommes allés nous baigner dans le Pacifique. Imagine une superbe plage de sable fin, qui déroule sur plus d'un kilomètre (sept en fait). L'endroit est digne d’un paysage de carte postale idyllique. Puis à un endroit donné un petit enclos de 50m x 50m est sécurisé. On vous dit alors qu'il y a risques de stingers (raies avec des dards sur la queue), de méduses mortelles et de crocodiles : l’Australie cumule tous les animaux et insectes les plus venimeux de la terre. Alors pas question de se baigner librement. Courageux mais pas téméraires, mais en grinçant un peu des dents, nous optons pour la prudence et allons dans ce parc délimité. Un filet garantit notre sécurité. C'est à ce moment que nous avons regretté la Bretagne et l’océan à 18° : nous entrons dans un vrai bain-marie. L'eau est à 28°C et l'air à 30 ! Durée du bain : deux minutes ! L'eau est trouble car remuée. Bof, la piscine de notre hôtel, ce n'est pas mal finalement.


J+13. Port Douglas, suite et fin.

 

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Ces quelques jours à Port Douglas ont été fantastiques. Le climat était encore très humide mais moins qu'à la Rain Forest. Il faut dire que plus, c'était impossible. La barrière de corail était magnifique, un aquarium géant ! Le reste de la famille avait  déjà fait du snorkeling à Charm el-Cheikh et ils connaissaient mais moi je n’avais pas participé. C'est vraiment unique. Les coraux sont très, très beaux. Il y avait tellement d'espèces différentes de poissons qu'à chaque fois qu'on tournait la tête, on en trouvait une nouvelle. L'équipage du bateau était très agréable, très Aussies et bien qu’ils fassent ces expéditions à longueur de temps, ce n’est pas l’usine du tout. Comme nous sommes hors saison il y a peu de monde et c'est vraiment bien. Nous avons fait la connaissance de deux jeunes français qui nous ont trop fait penser à tes neveux. Ils terminaient un périple de quatre mois : Asie, New-Zélande, Australie. Ils avaient démissionnés pour réaliser ce rêve. Nous avons dîné avec eux et ils étaient vraiment charmants. Pour tous ces jeunes diplômés, le monde n’est qu’un grand jardin et ils prennent l’avion comme nous nous prenions le train. 

 

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Le dernier jour nous avons fait une deuxième sortie sur un catamaran dans les Low Islands, plus près de la côte. Équipage tout aussi agréable. Cette fois-ci il y avait encore d'autres poissons différents avec encore des couleurs fabuleuses et j'ai vu mon copain Némo (on m’accuse d’avoir une mémoire de poisson rouge !).

Nous avons surtout vu des tortues, d'une cinquantaine à quatre-vingt cm de diamètre. Mari chéri te dira qu'il s'est fait traîner par une qui faisait plus d'un mètre de large mais moi, je ne le crois pas ! Nous portions tous des combinaisons de protection fines : protections contre les raies à épines, méduses... Malheureusement, après, cela s'est gâté pour moi car nous avons dû aller dans une barcasse à fond de verre, leur annexe, et la mer avait commencé à se former et... tu devines la suite : j’ai été malade. Au retour, j'ai haï tout le monde et mari chéri aussi... PLUS JAMAIS SUR UN BATEAU sauf un ferry si c'est le seul moyen de locomotion !

Mais dimanche, j’étais réconciliée avec la vie : il y avait un petit marché local, nous y avons acheté des bananes, des mangues, des salades et fritatas faits maison et sommes allés déjeuner sur une plage juste à côté, à l'ombre de je ne sais quel arbre... le rêve !

 

australie ile

 

Voilà, petite tante. Il ne me reste plus qu'un morceau de mon journal à t'envoyer, la fin du voyage vers Ayers Rocks, au centre du pays. Mais, pour l'instant nous filons vers la plage à nouveau car le temps doit changer et il faut en profiter.

Je t'embrasse affectueusement.

Florence


crédit photos : mon compagnon de voyage  

 

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jeudi 9 août 2012

Lettre du 9 août 2012. Plantation de café et kangourous

 

 

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Ma chère tante,


J’ai bien reçu ta lettre hier. Merci pour les nouvelles. Voici la suite de mon mini journal (je te mets beaucoup de photos de petits wallabies car je sais que tu aimes les animaux) : 

Hier nous étions dansune distillerie de jus de mangue. Très intéressant. Mais la guide a suggéré que l'on pouvait utiliser leur liqueur pour finir des restes de whisky. Oups ! Mari chéri, que tu sais amateur éclairé, s'est bien tenu et n’a pas bronché !

Nous sommes allés également visiter une magnifique plantation de café dans un site superbe. La plantation était immense et nous avons fait le tour sur des chemins défoncés dans un vieux minivan avec un air conditionné poussif. Tu aurais adoré notre guide : l'australien typique, bien mieux que dans Australia, un gars qui a fait du cattle station (ranch de bétail) dix ans,  chapeau de l'outback sur la tête, buriné par le soleil, en short avec chaussures ad hoc, (très belles jambes avec des poils blonds tout frisés !) et surtout avec un accent australien à couper au couteau. Une seconde d'inattention et tu ne savais plus s’il parlait du café ou du temps qu'il faisait. Ton neveu Victor qui imite à merveille les accents (et est à Sydney actuellement) se serait régalé !


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C'était aussi une plantation de bananes et de papayes. Nous avons dégusté les meilleures bananes que j'ai mangées depuis d'Hawaï, il y a bien longtemps. Tu sais, parfumées et juteuses, quelque chose qu’on ne trouve pas sur nos marchés. Pour les papayes, nous nous sommes abstenus (nous avons un contentieux avec les papayes depuis qu'à l'ile Maurice un des enfants ait dit que cela avait un goût de… non, je ne peux pas te l’écrire. Goûte-en, ma petite tante, et donne-moi ton avis !).

  

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Dans un autre site j'ai enfin vu mon premier kangourou (un wallabie à vrai dire). Nous avons pu nous approcher facilement, et comme ils voient souvent des touristes ils n'étaient pas sauvages. Il y avait une maman avec son bébé dans la poche, c'était trop joli. Mari chéri a pris des photos. Ce qui est aussi fabuleux, c'est que nous sommes hors saison et donc, presque toujours seul sur les sites.

 

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Ils sont beaux mes wallabies, n’est pas ? Il fait enfin très beau. 
Je t’embrasse très fort.

Ta nièce affectionnée

 

Florence

 

crédit photos : mari chéri    

 

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