Décembre 2010
Elle est venue dans la ville pour quelques jours. Il neige à gros flocons et c'est magique. Le sol est blanc, le toit des cahuttes de Noël est blanc, les sapins sont blancs, de la vraie neige bien poudreuse, pas sortie d'un spray.
Chants de Noël au coin des rues. Les notes se mêlent à l’air glacé et vaporeux. Pour une fois, on supporte bien ces ritournelles reprises chaque année, sans se lasser. La musique à flonflon est transformée et devient presque agréable à l'oreille. On se surprend à écouter avec attendrissement cet accordéoniste de rue qui massacre Mon beau sapin.
De petits marchés de Noël sur toutes les places, du kitsch et du moins kitsch, des articles venus de Chine mais aussi de vrais artisans avec quelques trouvailles qui feront des petits cadeaux inattendus. Ici, sur la place du Rathauss, une petite maisonnette où l'on entre au compte-gouttes : à l'intérieur de féériques décorations de Noël, brillantes et fragiles. Elle craque pour quatre déco bleues et blanches, juste celles qui lui manquaient.
Les parfums aussi se mélangent : la cannelle du vin chaud, l'odeur doucereuse des bougies à la lavande ou au miel, des effluves de friture, de crêpes... tiens, pas de tartiflette ici.
Du monde à tous les stands. Elle finit par acheter des marrons chauds qui ont l'unique mérite... d'être chaud. Pour ne pas mourir étouffée, elle commande à boire. Elle préfère s'abstenir et laisser à d'autres les mélanges inconnus qui tournent sans arrêt dans les appareils automatiques. L'un est doré avec une pellicule orange qui flotte à la surface... Elle ne saura jamais ce que c'est, car avec son allemand rudimentaire elle renonce à demander. Elle prend un capuccino. La serveuse a un gilet tyrolien et ressemble avec ses fausses nattes à une Heidi un peu triste qui aurait trop grandi.
La rivière est à moitié gelée et des mouettes sont posées sur des blocs de glace.
Elle rentre à l'hôtel, il neige toujours et des bruits de pelle familiers se font entendre. Sa fenêtre de chambre, est à hauteur de la cime d'un immense sapin. A côté, celui de quelques mètres qui a été enguirlandé de lumière, parait tout petit. La placette est un camaïeu de blanc. Oui, c'est possible un camaïeu de blanc, venez ici et elle vous montrera : le sapin enguirlandé, son grand frère au naturel, les trottoirs, la route et ses deux voies tracées bien nettement dans la neige, la vitrine toute blanche du magasin de luxe d'en face, et même l'immeuble du magasin en pierres blanches.
C'est joli.
Mais c'est fini, il ne neige plus, ces instants sont passés, la magie est partie et le gris va bientôt refaire surface.
Le lendemain
La neige est toujours là et le soir elle retourne à son marché de Noël préféré. Ils ferment plus tard qu'en France. De nuit c'est encore plus magique. Ici tout est en bois et il n'y a pas de lampes de couleurs, pas de bleus et de rouges agressifs, mais du blanc et le vert des sapins coupés. C'est le rendez-vous des hambourgeois qui viennent boire et dîner là. Chaque point qui vend du vin chaud rassemble quelquefois 100, 150 personnes. Toutes les cahuttes ont le même système : on paie la boisson qui est servie dans une tasse en céramique avec décoration de Noël. La tasse est consignée et comme tous les stands ont les mêmes, on peut la rendre n'importe où et se faire rembourser. Simple, agréable et écologique. Elle découvre encore d'autres artisans uniques. Cela lui fait penser à Montbéliard et aux marchés de Noël de l'est de la France. Ce n'a pas l'air spécialement touristique, mais elle ne trompe peut-être. Après elle ne traîne pas trop et rentre un peu frigorifiée à son l'hôtel tout près. Il fait - 5°C, le froid est mordant ce qui n'incite pas à faire beaucoup de shopping.
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